Le procès de l'ex-commissaire mauritanien aux droits de l'Homme, Mohamed Lemine Ould Dadde, accusé de malversations, s'est ouvert lundi à Nouakchott avant d'être aussitôt reporté à une date ultérieure, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le procès n'a duré que quelques heures et a été reporté à "la prochaine session de la Cour criminelle" de Nouakchott dont la date reste à déterminer, "sans limitation contraignante dans le temps", ont affirmé les avocats de M. Ould Dadde.
Officiellement, le report est motivé par la "nécessité de traduire en arabe les documents de l'accusation établis en Français", a affirmé à l'AFP l'un de ces avocats, Me Brahim Ould Ebetty.
Selon lui, les avocats ont eu le temps de dénoncer "la détention arbitraire qui frappe notre client depuis septembre dernier" et de souligner la nécessité de réunir "les conditions d'un procès équitable qui restent à réunir". Ils ont exigé la libération immédiate de M. Ould Dadde.
"Nous avons demandé à la Cour sa remise en liberté pour lui permettre d'assister à son procès en homme libre, mais le juge nous a conseillé de déposer une demande de liberté provisoire, ce à quoi nous avons immédiatement procédé", a dit M. Ould Ebetty.
Les précédentes demandes de mise en liberté provisoire ont toutes été rejetées.
Le représentant du parquet a affirmé que la "succession de demandes de mise en liberté provisoire" de la part de la défense ont valu au prévenu de rester en prison "en attendant le retour de son dossier à son juge d'instruction et son transfert au tribunal compétent".
Mohamed Lemine Ould Dadde avait été relevé de ses fonctions de commissaire aux droits de l'Homme le 26 août 2010 par décret présidentiel, avant d'être arrêté le 20 septembre.
Selon le parquet de Nouakchott, il est poursuivi sur plainte de l'inspection générale d'Etat "pour malversations, détournements et dilapidation" d'un montant de 271 millions d'ouguiyas (750.000 euros).
Ses avocats, sa famille et plusieurs ONG de défense des droits de l'Homme estiment que M. Ould Dadde se trouve en "détention arbitraire" et accusent le gouvernement de "s'immiscer" dans son dossier, affirmant qu'il devait être libéré depuis le 27 septembre, "date d'expiration de la durée de sa détention préventive".
© AFP |
Lundi, 05 Mars 2012 23:35 |