Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux. Allah le Très Haut a dit : « Seuls sont susceptibles d’être poursuivis, ceux qui oppriment les gens et répandent injustement la violence sur terre ». (Sourate Choura).
Notre pays est entrain de vivre une situation à tous égards dangereuse. Ainsi nos concitoyens connaissent-ils une dégradation généralisée de leurs conditions de vie en conséquence de politiques sociales qui, toutes, ont échoué ; un tel état des choses se trouve amplifié par la flambée ininterrompue des prix et aggravé par une sécheresse dont le pouvoir en place s’est révélé inapte à juguler la démultiplication des effets.
L’Etat, quant à lui, vit aux plans de l’économie, de l’administration, des institutions et de ses différents rouages, un degré sans précédent de gabegie, de désorientation et de violation des lois et des usages établis. Dans le même temps, le pouvoir s’entête à impliquer nos forces nationales de sécurité dans des aventures propres à les exposer elles-mêmes ainsi que la sécurité du pays, à tous les dangers.
Parallèlement se poursuit la remise en cause de l’unité nationale, par l’incitation aux divergences entre les différentes composantes de notre peuple, tout comme se continue le déni de l’existence des pratiques esclavagistes et l’impunité assurée aux auteurs de ces pratiques.
Les secteurs sensibles, en particulier l’éducation et la santé ne cessent de se dégrader, aux plans du niveau, de la qualité comme de la disponibilité. Quant aux domaines des libertés et des droits humains, force est de constater que le pouvoir s’est donné comme règle ces temps derniers, l’usage de la répression à l’encontre des manifestations pacifiques des jeunes, des étudiants, des militants du droit et des opprimés, présents en nombre dans tous les domaines et dans tous les secteurs, allant même jusqu’à la torture des jeunes filles, chose sans précédent à ce jour, dans les annales du pays.
D’un autre côté, la domestication de la justice aux fins de règlement de comptes, est devenue un phénomène patent, aggravé du reste par l’emprisonnement coercitif, en violation des procédures et des lois.
En plus de tout cela et suite à un soit disant dialogue, d’ailleurs dès le départ voué à l’échec, voilà que le pouvoir s’est autorisé à procéder à des modifications de la Constitution, modifications elles-mêmes sans aucune portée et, en plus, opérées par le moyen d’un Parlement dont la légitimité est sujette à caution.
C’est dans un tel contexte, que la coordination de l’Opposition Démocratique, consciente de sa responsabilité vis-à-vis de la Nation, prenant en compte l’appel au changement exprimé par les masses populaires, soucieuse de voir le printemps de liberté et de démocratie qui s’épanouit du Nord au Sud, s’étendre à notre pays afin que notre peuple puisse bénéficier à son tour de ses bienfaits et jouir de la justice dont il est porteur, c’est dans un tel contexte que la COD inscrit aujourd’hui la « Marche de la RUPTURE. »
Notre espoir est que cette marche constitue le point de départ d’une ère de militantisme déterminé et démocratique, apte à mettre fin aux régimes de dictature et à ouvrir la voie à un Etat de justice, de liberté et de droit.
A cette occasion et tout en réitérant l’affirmation que notre pays vit, aujourd’hui, une situation désormais, à tous égards, intolérable,
1. Appelons à un changement radical dans le pays, à travers le départ de Mohamed Ould Abdelaziz et la mise en place d’un pouvoir démocratique véritable, dans lequel chacun de nous puisse se reconnaître et qui soit de nature à garantir l’alternance pacifique au pouvoir.
2. Réaffirmons que la mission républicaine de l’armée se résume dans la défense du pays et de l’intégrité de son territoire, non dans la perpétuation par la force d’un pouvoir en qui se trouvent associés, à la fois, l’injustice, la gabegie et l’incompétence.
3. Proclamons notre attachement indéfectible à l’Islam originel de notre pays et réitérons notre rejet de tout ce qui se trouve susceptible de remettre en cause l’unité des enfants de ce pays, quelle que soit leur couleur, leurs ethnies, leurs groupes ou leurs régions, réaffirmant, dans le même temps, que la justice, l’équité et l’égalité constituent les fondements de la citoyenneté véritable.
4. Interpellons l’esprit patriotique du peuple mauritanien et l’invitons donc à assumer son devoir afin qu’intervienne, dans la responsabilité, un changement devenu indispensable. Car il est désormais révolu le temps où la volonté des peuples se trouve confisquée à travers l’invocation du spectre d’un désordre à venir, du fait du changement ou d’une stabilité et d’une paix civile à maintenir par la pérennisation des dictatures.
Allah le Très Haut a dit : « Nous avons indiqué dans les Ecritures, suite à Notre rappel, que la terre sera héritée par Mes serviteurs vertueux. »(Sourate Elenbiya)
Le Directoire des Présidents de la COD.
Nouakchott, 19 Rabi ethani 1433 de l’Hégire correspondant au 12 Mars 2012. |