ALAKHBAR (Tombouctou) - "Nous voulons dire au président, au gouvernement et au peuple mauritaniens: n'exportez pas vos problèmes. La politique de la fuite en avant est vouée à l'échec" prévenu le porte parole du mouvement Ansar Dine Senda Ould Boumama, dans une interview accordée à Alakhbar à publier dimanche.
"Il y'a une échéance historique. Les dirigeants doivent désormais savoir que la Nation n'est plus ce troupeau que le despote conduit à l'abattoir. C'est une époque dévolue. Il faut se concentrer sur le front l'intérieur au lieu d'exporter les problèmes et engager une guerre par procuration. C'est ça notre message", a-t-il indiqué.
Concernant un éventuel dialogue avec la Mauritanie, Ould Boumama a déclaré "Nous ne sommes pas prêts pour dialoguer avec lui (Mohamed Ould Abdelaziz), tant qu'il nous considère un mouvement terroriste. Ce que je voudrais dire à Ould Abdelaziz : d'abord, c'est quoi le terrorisme? Comment le définit-il? Avons-nous tué les femmes et les enfants dans l'Azaouad? Nos avions ont-ils bombardé les véhicules civils dans un marché populaire? Je trouve qu'il a besoin de redéfinir le terrorisme".
Le dirigeant du mouvement salafiste a exclu une intervention de la CEDEAO au nord du Mali. "Nous ne craignons que Dieu. Je pense aussi que la question de l'intervention militaire est une méthode archaïque. Elle a été expérimentée partout depuis l'invasion soviétique de l'Afghanistan jusqu'à nos jours. Les résultats ont été toujours en faveur des musulmans. L'URSS n'est plus. L'USA est aussi en voie de disparition à cause de ses interventions contre les musulmans. Personne ne s'attendait à que l'américain vit en SDF, chassé de sa propre maison. Donc, je ne crois pas que la CEDEAO soit prête pour une intervention. Toutefois, nous avons porté les armes pour combattre et pas pour nous reposer dans les bureaux climatisés", a-t-il affirmé.
Boumama ,a aussi souligné que son mouvement "Ansar Dine" partage les mêmes sources référentielles avec AQMI, et que les deux mouvements œuvrent pour le même objectif qui est l'application de Charia. Mais chacun a sa manière de travail, a-il-ajouté.
Il a catégoriquement nié le fait que son mouvement avait nommé un Wali "gouverneur" pour Tombouctou. Selon lui, il a un tapage médiatique sur ette affaire, et beaucoup de rumeurs circulaient pour dire qu'il y a une coopération entre Cheikh Abou Moussab Abdel Wadoud et Cheikh Iyad Ag ghali, visant à départager le contrôle de Tombouctou. |
Dimanche, 22 Avril 2012 01:18 |