En nous appuyant sur le dernier discours de Madame Ba Coumba lors de la cérémonie de remise des diplômes avec toute la promotion, dans les locaux du palais des congrès, nous allons esquisser un exposé de principes et de stratégies d’actions s’inscrivant dans « cette recherche de construction d’un pays fondé sur la justice et la modernité » dont il faisait son credo.
Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, nous estimons qu’il est opportun de dégager quelques éléments du diagnostic illustrant le bilan d’un échec de la gestion des ressources humaines de la fonction publique.En effet, toute politique de développement qui se veut conséquente, efficace et durable doit s’appuyer sur des ressources humaines.
Les dirigeants doivent promouvoir non seulement la formation des élites, mais surtout assurer son utilisation rationnelle, sans discrimination ni racisme d’Etat, c’est-à-dire « chaque homme à sa place et une place pour chaque homme », précisons qu’ici la notion d’homme n’a aucun caractère discriminatoire, en d’autres termes, elle inclut aussi bien les hommes que les femmes.
Nominations discriminative… Premièrement, le ministère dispose de cadres formés par l’ENAJM à la sueur de notre peuple, mais paradoxalement marginalisés d’où leur incapacité à concevoir une politique cohérente pour un pays paralysé dû au manque cruel de ressources humaines. Deuxièmement, notre administration dominée par des pratiques jacobines, extraverties et de surcroîts centralisés concourt à l’étouffement des initiatives de nos cadres.
L’attitude tributaire et linguiste soi-disant « le racisme d’Etat » contribue à la marginalisation et au découragement de nos cadres. En effet, le comportement de nos dirigeants ne dispose nullement à l’instauration de ce dialogue constructif que prône le président des pauvres. En d’autres termes, il faut responsabiliser les cadres mauritaniennes tant au niveau central que local. Notre sentiment est que seuls les cadres nationaux ayant une parfaite connaissance des réalités de notre pays et imprégnés des aspirations de notre peuple sont capables d’assurer une construction nationale durable.
Pour y parvenir, il faut commencer par abolir le tribalisme, l’esclavagisme et le zanagisme et il faut placer chaque cadre selon son mérite et ses compétences. Hélas, l’administration mauritanienne avec un personnel d’une incompétence crasse, est consciente que son avenir ne dépend pas de la qualité de son travail, les rares esprits compétents sont perçus comme une menace et le lieu de travail se transforme en un champ de bataille pour toutes sortes de « guerres » non déclarées. La crise actuelle en est la conséquence ultime. Troisièmement, le tissu socio-économique se dégrade continuellement, le symbole de cette regrettable situation reste de nos jours, non seulement, le terrorisme, mais surtout la confiscation des terres au bord du fleuve, la privatisation anarchique de certains domaines stratégiques étatiques.
Ce slogan président des pauvres, ne constitue pas la baguette magique pour redresser l’économie nationale ni la cohésion sociale, car on connaît le marasme auquel ce système beïdane a conduit le peuple mauritanien. Quatrièmement, n’oublions pas que la Mauritanie est une jeune nation, pleine de ressources naturelles ( Or, Fer, Poisson, Pétrole, etc…) tout au moins sans progrès. Par conséquent, notre pays a besoin de compenser ce déficit par des idées nouvelles qui ne peuvent être portées que par des cadres de haut niveau, modernes et intègres. En somme, tous les éléments de ce constat dégagent la place centrale des ressources humaines.
Notre pays, sans avoir la prétention de disposer et de remplir ces conditions, renferme tout de même un potentiel non négligeable de ressources humaines dont l’utilisation est à la limite du gaspillage (des cadres diplômés au chômage, voir exilés, des affectations qui ne correspondent pas au profil des titulaires des postes, une inadéquation entre profil et emploi). Ce sont là quelques éléments d’un diagnostic peu reluisant qui imposent l’adoption de nouvelles stratégies dans la perspective d’une construction nationale. Je suis désolé les problèmes sont infinis……………
Source: Sillou |