Les chefs d'Etat et de gouvernement des pays du groupe 5 + 5 européens et Maghrébins se sont réunis vendredi à Malte en présence du Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz pour donner un nouvel élan au Dialogue 5+5.
Outre le Chef de l'Etat, étaient présents côté maghrébin, le Président tunisien M. Moncef Marzouki ainsi que les Premiers ministres marocain Abdelilah Benkirane et algérien Abdelmalek Sella et le président du parlement libyen Mohamed Magarief, de fait chef d'Etat par interim.
Côté européen, outre les organisateurs maltais, le président français François Hollande, le chef du gouvernement italien Mario Monti et ses homologues espagnol Mariano Rajoy et portugais Pedro Passos Coelhop étaient de la partie.
A cette occasion, le Président de la République a prononcé un discours dans lequel, après avoir su gré aux autorités de Malte conduites par le Président Georges Abela, a félicité les dirigeants de la Méditérannée occidentale pour leur engagement à relancer cette réunion consultative périodique visant à consolider la démocratie, protéger les droits de l'Homme, garantir une meilleure entente et davantage d'intégration et assurer la stabilité de la région méditérannéenne, berceau des religions monothistes et de grandes civilisations humaines.
Le Chef de l'Etat a ensuite évoqué les changements radicaux intervenus dans certains pays de la rive sud de la méditerranée qui ont contribué et contribueront, dit-il, à la consolidation des valeurs démocratiques et des règles de bonne gouvernance et ne manqueront pas, en outre, d'avoir un impact positif sur la maîtrise des défis de l'extrémisme et de l'immigration illégale.
Les valeurs de solidarité au sein du groupe 5+5, ajoute -t-il, sont susceptibles d'aider à surmonter les difficultés actuelles vécues et ce, dans le cadre d'un partenariat modèle fait d'équité, d'équilibre et d'intégration.
Les pouvoirs publics mauritaniens, souligne M. Mohamed Ould Abdel Aziz, ont fourni de grands efforts pour jeter les bases d'un Etat de droit. Aussi, dans le domaine de la démocratie, un train de réformes a été adopté suite au dialogue politique entre la majorité et certains partis de l'opposition, dialogue qui a abouti, entre autres, à la révision de la Constitution; à la réforme des medias publics pour en garantir l'accès à tous les acteurs politiques et à la mise en place d'une commission électorale indépendante.
Dans le domaine des droits de l'Homme, poursuit-il, la Commission Nationale des Droits de L'Homme (CNDH) jouit d'une importance capitale; le passif humanitaire a été soldé; des mécanismes adaptés et des lois appropriées ont été adoptés pour lutter contre les pratiques honteuses de l'esclavage contemporain tel l'exploitation des enfants.
La Mauritanie, fait-il remarquer, ne compte pas aujourd'hui de prisonnier politique ou d'opinion; la liberté d'expression y est garantie dans le cadre d'une démocratie multipartite.
S'agissant de la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme, nous avons développé dit le Chef de l'Etat, une stratégie nationale comprenant, entre autres volets, des approches de persuasion intellectuelle, la lutte contre la pauvreté en plus de l'arsenal judiciaire.
En matière de lutte contre l'immigration, la Mauritanie a fourni des efforts pour contrôler ses frontières à travers l'institution de points de passage terrestres obligatoires sur le territoire national.
Concluant ses propos, le Président de la république a déclaré que la méditerranée, depuis l'antiquité à nos jours, demeure un espace de tolérance et de dialogue entre les civilisations où ont fleuri les sciences et autres courants intellectuels et de pensée.
Un tel héritage mérite d'être préservé, ce qui implique de notre part de respecter les religions et les croyances des peuples de la région et d'oeuvrer, ensemble, à promouvoir un partenariat global fait de solidarité, d'équilibre et fondé sur le respect des règles de bon voisinage, d'entraide et de confiance mutuelle |