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Vérité, justice et réconciliation : La justice transitionnelle en question à Nouakchott. Imprimer

altOuverture à Nouakchott, mardi 6 décembre 2011 d’un colloque sur la justice transitionnelle et la Réconciliation nationale organisé par le FONADH en collaboration avec ses partenaires de l’Institut pour les droits de l’homme et le développement en Afrique et Open Society justice Initiative.

Elle s’est déroulée en présence d’un parterre d’invités dont Me Mine Ould Abdoullah président de la Coalition Mauritanienne « PCQVP », Boubacar Ould Messaoud président de Sos-Esclaves, Me Fatimata MBaye présidente de l’AMDH, Pr Cheikh Saad Bouh Kamara. Également présent, Alioune Tine de la Raddho. Associations de victimes, partis politiques, élus du parlement ont également participé à ce colloque, troisième du genre organisé par le Forum des Organisations des Droits de l’Homme.

Une première aussi, la présence d’officiers supérieurs de l’armée nationale et de la gendarmerie. Campant le décor du sujet, Sarr Mamadou président du FONADH, a rappelé d’abord que dans les années 90, le pays a connu de graves violations des droits humains.

Lesquelles violations, a-t-il précisé, ont été reconnues par beaucoup d’institutions dont la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Il n’a pas manqué d’évoquer au passage la recommandation formulée par la CADHP en 2000, lors de la tenue de sa session ordinaire à Alger, à l’endroit du gouvernement mauritanien afin qu’il prenne des mesures adéquates pour réparer les préjudices physiques et moraux subis par les victimes.

Mais jusqu’à présent, ajoute M. Sarr, la recommandation portant création d’une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur ces violations et juger leurs auteurs, demeure inappliquée. Il a indiqué que ces derniers bénéficient encore de la loi d’amnistie de 1993 qui protège le personnel des forces armées contre toute plainte relative aux violations des droits humains.

Le président du FONADH a par ailleurs dit que « lors des journées nationales de concertations sur le passif humanitaire et le retour des déportés, les participants avaient suggéré la création d’une commission indépendante composée de personnalités d’envergure nationale, reconnues pour leur compétence, leur probité, leur intégrité et leur patriotisme ».

De nombreuses initiatives ont été menées également, a-t-il dit, en Mauritanie pour discuter du sujet afin d’apurer ce dossier en ayant toujours en vue de la restauration et du renforcement de l’unité nationale. Pour lui, la solution à envisager devra tenir compte des devoirs de mémoire et de pardon pour la Nation, de justice et de réparation pour les victimes.

Ajoutant que même si la repentance et les promesses de résoudre la question du passif humanitaire sont louables, il demeure que les victimes attendent toujours de savoir la vérité sur les tortures, les disparitions forcées et les exécutions extra judiciaires.

Sarr Mamadou a dit que « l’approche utilisée par les autorités mauritaniennes a exclu purement et simplement la CNDH et les Associations des droits de l’homme comme le FONADH, susceptibles de contribuer grandement à la résolution du problème des personnalités impartiales, objectives, représentatives de toutes les composantes nationales.

Parlant du colloque M. Sarr a dit qu’il permet d’explorer les différents modèles de renforcement de l’unité nationale, d’apprendre de leur succès et de leur échec et d’explorer la meilleure approche pour mettre en place un modèle mauritanien, spécifique et adapté.

A l’en croire, la justice transitionnelle vise la reconnaissance et la réparation pour les familles de victimes, mais aussi de rétablir la vérité et la cohésion dans la société. Il a dit que la justice transitionnelle a fait ses preuves dans d’autres pays qui ont connu des situations d’exception parfois même plus violentes. Il relèvera aussi que dans ces pays, les mêmes réticences ont été surmontées pour atteindre finalement l’objectif du respect du devoir de vérité, de mémoire, de justice pour aboutir au pardon, la réparation et la réconciliation.

Cela exige, dit-il, des acteurs de la société civile et des partenaires qu’ils déploient une stratégie efficace et soutenue de plaidoyer et qu’ils adoptent une méthodologie qui apaise et rassure les différentes communautés, les victimes et les autorités gouvernementales.

Il est nécessaire, conclut-il, de promouvoir les mécanismes de la justice transitionnelle telle que la commission vérité et réconciliation en s’assurant que la justice est une composante de la réconciliation ; développer de justice restauratrice en impliquant les différents protagonistes pour un meilleur traitement du passé.

Tels sont les résultats attendus du colloque, conclura Sarr Mamadou, non sans avoir auparavant, remercié leurs partenaires pour l’aide constante qui leur est apportée et qui a permis d’organiser ce troisième colloque sur la justice transitionnelle.

A sa suite le président de la CNDH représentant le Commissaire aux droits de l’homme a ouvert le colloque. Après le retrait des officiels, les participants ont débattu du thème de « la justice transitionnelle en Mauritanie : état des lieux, perspectives et conformité aux normes internationaux ». Des débats qui ont été souvent marqués de passion entre adversaires politiques à l’exemple des échanges verbaux vifs entre Ibrahima Moctar Sarr président de l’AJD/MR et le représentant du RFD de Ahmed Ould Daddah quand cela n’a pas été entre des organisations de la société civile. Compte rendu dans notre édition du jeudi inchallah.

En tout cas cette première journée a été riche en enseignements. Depuis 1990, des mécanismes susceptibles de combattre les violations massives des droits humains ont été initiés afin de garantir les droits et libertés des hommes en tout temps et en tout lieu. Plus qu'une réponse à une culture d'impunité, la justice transitionnelle semble représenter une étape vers l'Etat de droit. Ces mécanismes doivent garantir l'établissement de la vérité, la réparation des souffrances endurées et l'obtention du pardon de la part des victimes.

Compte rendu Moussa Diop

quotidien nouakchott

Mercredi, 07 Décembre 2011 22:35