Les républiques du Mali et du Sénégal voisines connaissent, ces jours-ci, des événements graves qui menacent leur propre stabilité et donc la sécurité et la stabilité de la sous-région dans son ensemble. En raison des relations et intérêts réciproques que nous avons avec ces deux pays, nous sommes les premiers à subir les contrecoups de ce qui se passe chez eux et à pâtir des drames que peuvent subir leurs peuples frères.
Mai le régime de Mohammed Abdel Aziz ne s’en rend apparemment pas compte, car il n'est plus un secret que ses agissements irresponsables et les déclarations dont se pourfendent ses diplomates ne servent pas la sérénité des relations entre notre pays et chacun de ces deux Etats.
A propos des événements du Mali, le gouvernement mauritanien a été accusé d'implication et d’alignement en faveur d’une des parties ; ce que du reste ont confirmé les déclarations du ministre des Affaires étrangères d’Ould Abdel Aziz et que l’interview de ce dernier au journal Le Monde n’a pas du tout infirmé.
Et pour ce qui est de la crise électorale au Sénégal, le même gouvernement s'est empressé, à travers son ambassadeur à Dakar, de s’en servir pour prendre des décisions inamicales vis-à-vis du voisin du sud, en priant les Mauritaniens résidant dans ce pays de le quitter, concluant ainsi à la perte de contrôle de la situation là-bas.
Ces agissements et déclarations sont symptomatiques d’une volonté délibérée du pouvoir d'exporter la crise sérieuse dans laquelle il a empêtré notre pays vers les états voisins, dans le but évident de détourner l'attention du peuple mauritanien de la gabegie ambiante, de la sécheresse et la famine qui menacent le tiers de la population, des élections reportées parce que le gouvernement n’est pas en mesure de les organiser, du vide constitutionnel grave dû à la manipulation par le président des lois et institutions de la République, de la menace terroriste que la guerre par procuration a exacerbée et d'autres manifestations de la faillite du régime et l’écroulement de ses structures.
Prenant note avec un grande préoccupation des risques graves que les positions du pouvoir actuel par rapport aux événements du Mali et du Sénégal font courir aux relations de la Mauritanie avec ces deux pays ainsi qu’aux intérêts communs entre notre populations et leur peuples frères, la COD exprime :
1 - sa condamnation énergique de l’attitude du pouvoir vis-à-vis des événements du Mali et du Sénégal ; tout en rendant Mohamed Ould Abdel Aziz entièrement responsable des conséquences néfastes que ses politiques en la matière pourraient avoir sur nos communautés résidant dans ces pays ;
2 – son exigence de mettre fin aux agissements et attitudes aux conséquences incertaines dans la gestion des relations extérieures du pays de manière générale et de celles avec les pays voisins en particulier;
3 – ses vœux sincères que les frères maliens et sénégalais trouvent des solutions rapides et pacifiques à leurs problèmes, loin de toute logique de violence et de confrontation.
Nouakchott, 11 Février 2012
La Commission de Communication |
Dimanche, 12 Février 2012 00:52 |