Le 30/janvier/2012, une coalition composée de 5 syndicats estudiantins est entrée en grève pour revendiquer, entre autres, une augmentation et une généralisation de la bourse pour les étudiants de l’Université de Nouakchott ainsi que des moyens pédagogiques plus performants pour la recherche.
Au cours de cette grève, le président de l’université de Nouakchott a donné son aval à la police pour que celle-ci viole les franchises universitaires et réprime les étudiants qui manifestaient pacifiquement dans le campus.
Suite a cette intervention de la police, plusieurs étudiants ont été arrêtés, d’autres ont été exclus temporairement ou définitivement par une décision d’un conseil de discipline illégal contraire aux textes et règlements universitaires.
Au fur et à mesure que la contestation estudiantine grandissait, les arrestations dans les rangs des étudiants s’intensifiaient ; et de façon flagrante le régime réprime. Pour des raisons que nous n’arrivons pas à comprendre, cette répression violente cible exclusivement les étudiants du SNEM.
Pire, les éléments de la sûreté, encouragés par l’excès de zèle du président de l’université, se sont procuré les attestations d’inscriptions des étudiants membres du SNEM.
Mardi 21 février 6 parmi les étudiants qui sont passés devant le procureur on été déférés.
Les avocats qui ont décidé de soutenir nos camarades ont déclaré, que ces derniers ont été torturés au point d’avouer des délits qu’ils n’ont pas commis.
Les étudiants membres du bureau exécutif du SNEM détenus dans des commissariats différents ont subi des tortures et des traitements dégradants et inhumains : privations de sommeil, interrogatoires à des heures indues, privation sensorielles dans des cellules obscures à moitié nus et menottés, usage de coups de matraques, yeux bandé, usage d'armes à feux chargées et de couteaux pour intimider et menacer les familles des Etudiants détenus.
Compte tenu de tous ces faits, la coalition des 5 syndicats estudiantins rappelle :
- Que la grève est motivée par le souci de revendiquer des droits d’ordres estudiantins
- Que les étudiants ne sont nullement coupables des accusations portés leur égard. A savoir : profanation du drapeau national ; agressions physiques ou morales sur le corps enseignant
- Que la stratégie du « boycotte » des examens premièrement c’est pour des raisons académique ; comment faire des examens sans avoir fait ni de TD ni de devoirs au préalables ?, donc c’est par un souci de la préservation des droits des étudiants que nous avons décidés de ne pas faire les examens et deuxièmement c’est par solidarité a nos camarades syndicalistes exclus arbitrairement
Par conséquent nous dénonçons vigoureusement les arrestations ciblées dans les rangs du bureau exécutif du SNEM alors que ce n’est pas le seul syndicat entrée en grève ;
Nous condamnons les tortures infligées aux détenus et la violation par les autorités des règles de garde à vue ainsi que la volonté affirmée par ces autorités de faire porter la responsabilité de l’incendie des bus de la STP au SNEM
Nous exprimons notre indignation face à l’attitude des autorités qui sont restés indifférentes devant la société civile les parties politiques les mères de famille tout comme nous avons été scandalisés par le traitement réservé aux jeunes filles détenues ;
Nous attirons l’attention de l’opinion publique sur le cas du secrétaire général du SNEM dont nous restons sans aucune nouvelle. Bakary Bathily est certainement en danger parce que recherché activement par la police.
Nous lançons un appel à toutes les forces vives de la nation afin qu’elles nous viennent en aide ; et demandons à tous les étudiants mauritaniens où qu’ils se trouvent de se montrer solidaires avec nous face a cette situation injuste et préméditée par les autorités du pays pour détourner l’attention du citoyens des graves problèmes et des échecs du régime en place.
Nous exigeons que toute reprise des cours et tout déroulement des examens soient conditionnés par la libération des détenus, la réintégration des étudiants exclus et la satisfaction de nos doléances.
Fait à Nouakchott, le 23 février 2012
La coalition des syndicats :
- Le Syndicat du Flambeau Estudiantin
- L’union libre des Etudiants Mauritaniens
- Le Syndicat National des Etudiants Mauritaniens
- Union Alternative des Etudiants Mauritaniens
- L’union Autonome des Etudiants Mauritaniens |