Le sommet du comité ad-hoc de haut niveau sur la Libye a débuté ses travaux mercredi soir à Addis Abéba sous la présidence du Président de la République, Monsieur Mohamed ould Abdel Aziz et en présence des présidents malien et ougandais et des représentants des présidents sud africain et congolais, du président de la commission de l'Union Africaine et du commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union.

Dans un discours prononcé pour la circonstance, le Président de la République a souhaité que la réunion d'aujourd'hui permette d'amorcer un dialogue inclusif et constructif en vue de parvenir à un réglement politique rapide garantissant la réalisation des aspirations légitimes du peuple libyen à la liberté, à la démocratie et à l'unité.

Voici ce discours dans son intégrité:

" -Messieurs les chefs d'Etat et chers frères,

- Monsieur le président de la Commission de l'Union africaine,

- Monsieur le Commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine

- Mesdames, Messieurs,

Je voudrais vous exprimer toute la joie que j'éprouve de me retrouver à nouveau avec vous, après notre rencontre du 9 avril à Nouakchott et la mission que nous avons tenu à effectuer les 10 et 11 avril en Libye, pour rencontrer les parties libyennes, en application du mandat dont nous avons été investis par le conseil de paix et de sécurité de l'Union Africaine.

Notre feuille de route a été soumise aux parties libyennes puis présentée à la réunion de concertation avec les organisations internationales et les autres partenaires concernés, le 25 mars à Addis Abéba.

Une réunion d'évaluation des résultats de notre visite en Libye s'est tenue, le 25 avril en présence des ministres des affaires étrangères des pays membres du Conseil de Paix et de Sécurité élargie aux Etats voisins de la Libye, à la présidence en exercice de l'Union Africaine et aux membres africains du conseil de sécurité.

La réunion conjointe des membres du conseil de sécurité et du Conseil de Paix et de Sécurité tenue à Addis Abéba le 21 mai 2011 a salué les efforts consentis par le comité ad-hoc en privilégiant une solution politique telle qu'énoncée par le Conseil de Paix et de Sécurité dans sa feuille de route du 10 mars 2011.

Les participants ont exigé l'observation d'un cessez-le-feu immédiat et vérifiable.

Il s'agit là d'une condition indispensable pour la mise en oeuvre des dispositions pertinentes des résolutions 1970 et 1973 du conseil de sécurité prévoyant notamment la protection des populations civiles et l'achèminement de l'aide humanitaire.

Je souhaite que notre réunion d'aujourd'hui permette d'amorcer un dialogue inclusif et constructif en vue de parvenir à un règlement politique rapide garantissant la réalisation des aspirations légitimes du peuple libyen à la liberté, à la démocratie et à l'unité. Ce règlement ne saurait résulter de l'usage de la force des armes.

Nous sommes persuadés qu'après tous les évènements tragiques survenus en Libye, un changement politique profond est désormais inéluctable dans ce pays.

Toutes les parties concernées se doivent donc d'oeuvrer en commun pour une solution concertée mettant fin aux souffrances du peuple libyen. C'est là toute la finalité de la démarche initiée par l'Union Africaine.

Mesdames, Messieurs,

La persistance du conflit en Libye -je le rappelle- engendre des répercussions particulièrement graves non seulement pour les populations de ce pays frère mais aussi pour la sécurité et la stabilité de la sous-région, de notre continent et au-délà.

Cette situation exige de notre comité ad-hoc davantage d'engagement et de détermination qui ne sauraient porter leurs fruits en l'absence du soutien ferme et sincère de l'ensemble de nos partenaires.

Mesdames, Messieurs,

Avant de terminer, je voudrais saisir l'opportunité de cette réunion pour nous féliciter, en votre nom à tous, de l'extinction d'un autre foyer de tension tout aussi grave et douloureux, celui de la Côte d'Ivoire. Grâce à la persévérance des membres du comité de haut niveau, désignés par notre organisation et aux efforts conjugués de la communauté internationale dans son ensemble, ce pays frère retrouve enfin la paix, la sécurité et l'unité pour se consacrer exclusivement à la reconstruction nationale.

Enfin, je souhaite plein succès à nos travaux.

Je vous remercie".