Les femmes de Libye déchirées entre le régime et les rebelles Imprimer

Alors que le conflit entre Mouammar Kadhafi et l'opposition libyenne continue de faire rage, les femmes du pays doivent décider quel côté soutenir.

Par Essam Mohamed pour Magharebia à Tripoli

Les femmes de l'ouest de la Libye se sont rassemblées à Tripoli le dimanche 22 mai à l'occasion du Forum national des femmes de Libye.

 Ce rassemblement était organisé pour afficher leur soutien à Mouammar Kadhafi, alors que les pressions internationales pour son départ se font de plus en plus fortes.

"Nous ne pouvons qu'exprimer notre soutien au libérateur de toutes les femmes, d'où qu'elles soient, et lui demander de nous diriger", a déclaré Fathiyya Said, une partisane de Kadhafi originaire d'al-Wusta. "Dites-lui que les femmes libres de Libye le soutiennent ! Il est de notre devoir en tant que femmes de donner tout ce que nous avons pour protéger la révolution et l'homme qui a fait de nous un modèle pour l'ensemble des femmes du monde en matière de liberté et de droits."

Ce rassemblement, organisé à l'hôtel Rixos, a réuni des centaines de femmes, parmi lesquelles Salma Abdul Jabbar, la secrétaire à la Condition féminine au Congrès général populaire.

"Kadhafi nous a demandé dans un discours de marcher vers Misrata et vers la partie est du pays pour libérer notre pays et faire revenir nos fils. Il nous a demandé de nous faire entendre dans les mosquées et sur les places publiques", a déclaré Mme Nabila à Magharebia. "Kadhafi nous a demandé de marcher vers eux dans le cadre de manifestations pacifiques, et de les assiéger depuis tous les horizons, afin qu'ils ne puissent s'enfuir que par la mer."

Mais toutes les femmes de Libye ne sont pas disposées à apporter leur soutien à Kadhafi. Leila déclare ainsi que ce forum était "un nouveau piège et une autre méthode utilisée par le régime. Elles mentent et déforment la vérité pour faire croire qu'il dirige encore l'ensemble du territoire, alors qu'en fait, il n'en contrôle qu'un quart et qu'il est totalement assiégé."

"Nous, femmes libres de Libye, n'oublierons pas nos fils et nos maris martyrs et la manière dont il a fait de nos soeurs des veuves et de nos fils des orphelins. Que veut-il encore ? Nous attendons son départ avec impatience, même sa fille et sa femme se sont enfuies", ajoute-t-elle.

Souheir Ali, une étudiante, se fait l'écho du sentiment de Leila. "Qu'il parte ou qu'il meurt ! La seule chose que nous lui demandons, c'est de ne plus être là !"

"Alors nous pourrons vraiment vivre en paix et apprécier la sécurité. Les femmes libres de Libye sont des femmes éduquées, intelligentes et créatives. Une telle nullité ne nous trompe pas. Elle ne peut tromper des femmes comme nous", ajoute-t-elle. "Ses partisans, guidés par la peur, par l'intérêt ou par des liens familiaux, ne réussiront pas à le sauver."

"Nous avons déjà fait tomber les barrières de la peur", poursuit-elle. "La révolution que nous avons déclenchée en février ne peut que réussir."

Ce contenu a été réalisé sous requête de Magharebia.com.

 

Mercredi, 25 Mai 2011 20:45