Nouakchott, 21/08/2013 - Les experts du secteur de la pêche industrielle, qui a connu une forte secousse en 2012, après la signature conjointe de la Mauritanie et de l'Union Européenne d'un nouveau protocole d'accord, parlent d'une mutation qualitative dans les relations commerciales entre ces deux parties, grâce aux revenus de cet accord pendant sesdeux anneés de validité.
L'accord a contribué par ailleurs à une meilleure protection de la richesse nationale et permit au pays de profiter de son potentiel halieutique, surtout dans le domaine de la capture du poulpe, désormais exclusivement autorisé à la flotte nationale.
Parmi les autres grands atouts de cet accord, les experts citent les revenus annuels obtenus par la Mauritanie estimés à plus de 110 millions euros ainsi que la préservation de la richesse maritime, grâce à éloignements des chalutiers industriels des zones traditionnelles de pêche et à l'obligation de représentativité des employés mauritaniens opérant dans le secteur, à raison de 60% du personnel à bord en plus du débarquement sur les ponts mauritaniens de certaines espèces de poisson et de transbordement pour les autres espèces.
Les navires européens sont par ailleurs tenus, en vertu de ce protocole d'accord, d'émission directe de signaux à la surveillance maritime mauritanienne pour des fins de localisation ; ce qui permettra d'assurer un contrôle minutieux de cette flotte.
Il est incontestable que le secteur de la pêche industrielle a enregistré, à la lumière de cet accord, une révision globale ayant permis d'annuler le système de location des navires ainsi que le réexamen des patentes et l'accès aux ressources pour les licences libres de pêche pour le rendre adapté aux avantages consentis par l'Union à la Mauritanie .
Mais l'accord de pêche euro-mauritanien a fait l'objet d'opposition de certaines parties européennes, qui ont retardé sa soumission au parlement européen pour adoption. Selon des sources officielles, il a été finalement décidé de soumettre le protocole en question à la session du parlement européen au cours du mois prochain d'octobre.
Notons par ailleurs que l'Union Européen a déjà versé la première tranche du montant du protocole d'accord soit 67 millions euros avec la perspective d'un second transfert requis de même montant très prochainement.
Soulignons aussi que c'est dans ce climat que des navires européens ont accusé du retard pour regagner les eaux mauritaniennes, que les bateaux opérant suivant le système de location ont été supprimés ainsi que ceux qui opèrent suivant le régime des licences libres, en raison de l'augmentation des charges versées en vertu de la nouvelle réglementation.
Les pouvoirs publics sont intervenus en facilitant l'accès des pêcheurs aux crédits, à travers la Caisse de Dépôt et de Développement, pour aider les marins, jugeant la situation passagère, conduisant à des conditions meilleures grâce aux grands acquis obtenus dans ce protocole d'accord avec les européens.
Le secteur de la pêche industrielle a commencé au milieu de l'année en cours à à se redresser, puisque 70 bateaux européens opèrent dans les eaux mauritaniennes, occasionnant des recettes supplémentaires de 10 millions euros environ.
Les navires opérant suivant le système des licences libres, à leur tour, ont commencé à renouer avec les eaux nationales, après la réduction des charges pour s'aligner sur les frais en vigueur avec l'Union Européennev de 123 euro la tonne, majorées des autres patentes. 10 bateaux de cette catégorie sont déjà arrivés, ayant engendré des revenus estimés à 2,5 millions euro et 450 opportunités de travail.
Le secteur de la pêche industrielle offre actuellement 3.200 opportunités de travail, soit approximativement le niveau qu'il créait à la fin de 2011.
174 navires dont 95 mauritanien, 70 européen, 9 appartenant à des hommes d'affaires russes battant pavillon européen non appartenant à cet espace pratiquent actuellement la pêche industrielle dans les eaux mauritaniennes.
Source : http://www.ami.mr
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