Intronisation d’un député hors de l’Assemblée Nationale. Imprimer

altMintou - On ne pensait pas que laMauritanie de 2014 puisse vivre des pratiques féodales et rétrogrades des années anté-colonisation. Un Etat ne peut pas se construire sur des bases ethniques, tribales ou régionales, il devrait être au- dessus de toutes ces considérations. 

Mais, ces derniers temps, il a été remarqué trois ou quatre intronisations de chefs de collectivités en Adrar. En l’occurrence des sous-ensembles de la tribu deAwlad Ghailane, Ould Teguedi à Chinguetti, ould Khtèra à Atar et tout récemment celle du nouveau Chef de Arkeyne, Ould Malha à Atar, aussi. Tous ces chefs intronisés sont de la même tribu, pire de la même fraction. Et Les points communs entre ces intronisés d’une pratique en décadence sont divers : ils sont tous jeunes censés être tant intellectuels, acteurs politiques modernes que de perpétuer le tribalisme par des carcans traditionnels au lieu de faire la promotion des valeurs républicaines et nationalistes. Selon des observations sociologiques en Mauritanie, depuis l’indépendance, aucune intronisation publique de chefs traditionnels n’a été célébrée avec des cérémonies grandioses, festives et somptueuses, après les décès des Chefs de tribus de notoriété nationale et sous-régionale. Comble du ridicule, dans un monde moderne, un député élu il y a quelques mois s’investit ces derniers jours dans des festivals à Atar à la tète des tribus et des ethnies. Dans ce contexte, quelle est l’utilité d’un Etat qui accepte et favorise de telles pratiques révolues, néfastes à la promotion de la démocratie, à l’épanouissement social car elles accentuent la dépendance de l’individu à la collectivité tribale plutôt qu’à l’Etat. D’où, une oppression physique ou morale intolérable du groupe sur l’individu. En ce sens qu’Il n’est pas toujours aisé de respecter Ces pratiques passéistes en toutes circonstances tellement qu’elles sont inadaptées à la vie moderne. Par conséquent, quel est l’intérêt de ce maintien pour l’individu ? Pour le groupe, pour la société ? A quel besoin, nécessité répond cette pratique ancestrale ? Pour rappel, Dans les années 60, il y a eu à Nouakchott, un rassemblement tribal après lequel le gouvernement d’antan a limogé tous les cadres supérieurs qui y avaient participé. Même si Actuellement, le pouvoir a délaissé la chefferie traditionnelle tribale et a favorisé l’émergence d’une nouvelle classe politique intellectuelle, les nouveaux chefs tribaux intronisés marquent-ils un refus de s’adapter aux mutations sociales et politiques prônés par l’actuel gouvernement et dont leurs collectivités sont les plus grandes bénéficiaires. Ce député qui est censé légiférer les lois qui assurent l’égalité entre tous les citoyens mauritaniens, les progrès sociaux, démocratiques, par son élection chef de fraction tribale ignore sa noble mission de parlementaire du peuple. Et Les interrogations qui se posent : pourquoi Hamoud Ould Malha, député de Zoueratt, n’organise pas cette cérémonie sociale et politique dans son fief natal alors que lui et ses cousins prétendaient être les seuls autochtones de la wilaya de Tiris zemmour et doivent être les seuls aspirants aux postes politiques et électifs ? Donc, la question que pose les habitants de Zouerate : quelle est la différence entre le député sortant Wane Seydou natif de Dar El Barka (Brakna) et l’actuel député Hamoud Ould Malha natif de R’keyne (Adrar) ? Ne sont-ils pas tous deux des mauritaniens ?

 

Source :  Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.  via: cridem

Lundi, 26 Mai 2014 13:42