C’est la corruption et la gabegie en continuité avec la tricherie et les faux diplômes

dim, 01/14/2018 - 11:06

 La tricherie  est  un   moyen  de réussite pour les élèves et candidat aux examens nationaux qui  ne s’empêchent pas d’utiliser tout ce qui  permettrait d’avoir de bonnes réponses. Le laxisme  et l’indifférence  des surveillants dans les centres d’examens  facilitent  ou  favorisent  la fraude  et  l’obtention des faux diplômes, un phénomène dénoncé officiellement aujourd’hui. En effet, il n’est secret pour personne qu’en Mauritanie les vrais acteurs de la fraude lors des examens et des concours sont les surveillants   et ceux qui sont  chargés  de l’organisation. Dans les centres d’examens d’entrée en 6eme, du brevet, du bac et des concours certains surveillants traitent toutes les épreuves  à la place des candidats  et d’autres  corrigent et distribuent  toutes les réponses. Ne se sentant  jamais inquiétés car ne redoutant pas de  sanction, les faussaires privent d’autres  de leur droit. Tel est malheureusement le constat que l’on  fait  de la situation.vu l’ampleur du phénomène les élus du peuple ont jugé nécessaire d’interpeller les responsables sur la question. Ainsi  Dr Ba Coumba, la ministre de la fonction publique et de la modernisation de l’administration a  été à l’Assemblée nationale pour répondre à une question orale posée par un député. Officiellement, elle a  confirmé l’inquiétude  des  mauritaniens, victimes de la fraude et de ses conséquences.  Elle  a  aussi  donné   raison  à ceux qui prennent  le gouvernement  responsable d’une telle injustice vu son inaction face au fléau. Dans sa réponse la ministre  s’est contentée de souligner  110 cas alors que les diplômes obtenus par la tricherie et non authentifiés pullulent dans tous les secteurs  publiques et privés. Ne  rassurant  pas du tout ceux qui se disent confiants en leurs diplômes, la ministre  a évoqué  une commission  d’authentification de diplômes  sans dire  ce que fera le gouvernement des faux diplômes en possession des fonctionnaires qui exercent à tous les niveaux. Pendant  que  le phénomène  de l’usage du faux gangrène le pays  des mesures autres qu’une commission d’authentification doivent être prises s’il y a  volonté  du gouvernement à combattre le fléau. Les mauritaniens avides de justice et de transparence veulent  de précisions  sur les 80  faux diplômés évoqués devant les élus du peuple.car dans sa réponse, la ministre a clairement dit que seuls 30 ont été authentifiés. Pour une action efficace  et sérieuse donc l’authentification  des diplômes  doit aussi  concerner  les fonctionnaires  en exercice, les contractuels  et agents de l’état et pas seulement ceux qui cherchent à intégrer la fonction publique  car les  faux diplômes  sont dans tous les secteurs  et cela au vu et au su de tous.. Au pays du népotisme, du favoritisme et du clientélisme  les titulaires des diplômes obtenus par la tricherie sont les mieux vus. Au lieu d’être  traqués et sanctionnés, ils sont  récompensés. Ils rendent  les détenteurs des  diplômes authentifiables  victimes. Où en sommes nous donc  avec  la lutte contre la corruption et la gabegie ? Que peut signifier l’égalité de chance entre les citoyens  dans ces conditions ? En fin un diplôme  authentifié  pourra t il avoir une valeur  dans ce pays ? En attendant d’éléments de réponse à ces quelques questions il y a lieu de saluer  le courage de la ministre  de la fonction publique et de la modernisation de l’administration pour avoir au moins osé dire qu’il ya  des faux diplômes  au pays des chi- taari et de maw- mouskillé.

En un mot pas de réelle détermination pour faire face au fléau de la tricherie et des faux diplômes.

                      Amadou Bocar Ba/Gaynaako