La police mauritannienne a dispersé, lundi à Nouakchott, à coups de matraques et de grenades lacrymogènes, un sit-in organisé devant le ministère de la Justice par des centaines de sympathisants des militants antiesclavagistes condamnés récemment par la justice mauritanienne, a constaté un correspondant de Xinhua.
Ce sit-in organisé à l'initiative du Manifeste des droits socio-économiques des Haratines (anciens esclaves) pour exiger la remise en liberté de trois militants antiesclavagistes condamnés le 15 dernier à deux ans de prison par le tribunal de Rosso (204 km au sud-ouest de Nouakchott).
Parmi les condamnés figurent le président de l'Initiative de Résurgence antiesclavagiste (IRA) Biram Ould Dah Ould Abeid et son adjoint qui avaient été reconnus coupables de "conduite d' activités d'une organisation non reconnue par l'Etat".
Les militants antiesclavagistes avaient été arrêtés et écroués depuis le 11 novembre dernier, au moment où ils prenaient part à une caravane de sensibilisation contre l'expropriation des terres des anciens esclaves sur la rive droite du fleuve Sénégal.
L'intervention de la police à Nouakchott a été accueillie par des jets de pierres de la part des manifestants, dont plusieurs ont été blessés et d'autres asphyxiés par le gaz lacrymogène.
Les manifestants se sont faufilés dans les rues avoisinant le ministère de la Justice pour contourner les forces de l'ordre et scander des slogans clamant l'innocence de Biram et de ses compagnons et demandant leur remise en liberté "sans aucune condition".
Selon un des organisateurs, "il s'agit d'un sit-in pacifique qui a été transformé en affrontement à cause de la répression sauvage".
Lundi après-midi, des partis politiques, comme le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) d'Ahmed Ould Daddah, ont condamné énergiquement "la répression musclée de ce sit-in pacifique" et appelé à la solidarité "face à tout ce qui pourrait toucher à la cohésion sociale" en Mauritanie.
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