Ce mardi 20 janvier, se termine à Nouakchott la Conférence de haut niveau sur la transparence et le développement durable en Afrique, organisée par l’Union africaine, et son président en exercice, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Plus que la corruption, il est question des flux financiers illicites, à savoir le blanchiment de l’argent, les effets nocifs des sociétés-écrans et des sociétés fictives et surtout la fraude et l’évasion fiscale.
Les flux financiers illicites, c’est 50 milliards de dollars qui quittent chaque année l’Afrique selon plusieurs études. Au cœur de ce fléau : la fraude et l’évasion fiscale. Seule façon de lutter : la transparence et l’échange de renseignements. L’OCDE qui regroupe 34 pays développés a mis en place un forum mondial spécialisé.
Pour Ervice Tchouata, analyste en politique fiscale. Ces échanges entre services sont capitaux pour lutter conte la fraude. « Quand l’administration fiscale du pays se rend compte qu’il lui manque des informations parce qu’un contribuable a des comptes bancaires dans un pays étranger, comment fait-elle ? Chaque pays est en effet souverain sur son territoire. Elle demande alors à l’administration de ce pays de lui envoyer des informations sur ce contribuable. C’est cela le sens du renseignement, et c’est le travail que nous faisons. Nous encourageons ces échanges entre les administrations fiscales. »
Mais Ervice Tchouata regrette le faible nombre de pays impliqués. « Le forum n’a que 19 pays africains, sur les 54, poursuit-il. Ils sont où les autres ? Ils ne sont même pas au courant qu’il existe aujourd’hui des mécanisme permettant de lutter contre l’évasion fiscale. »
Le forum vient de lancer l’initiative Afrique 2015-2017 pour sensibiliser les gouvernants et les administrations fiscales sur ces nouveaux outils.
Avec notre envoyée spéciale, Carine Frenk
rfi