Nos politiciens, une fois élus, changent de parti ou de tendance comme on change de chemise. Refusant ainsi de jouer le jeu démocratique et ne pensant rien qu’à leur ventre et à leurs intérêts personnels, ils tuent notre jeune démocratie et nourrissent désespoir. Ils nous déshonorent en un mot. Tel est le cas des politiques du Guidimakha dont le Maire de Sélibaby qui change de fusils de l’épaule.
Proposé par la tendance Yaya Kane pour défendre les couleurs de l’UPR, parti au pouvoir, Hadramy ould Wodad a été élu maire de Sélibaby au second tour des élections législatives et municipales de Novembre 2013.
L’ex officier de la gendarmerie nationale fait parler de lui pour avoir trahi doublement son groupe politique, du moins ce que nous retenons de ses rapports avec les hommes de confiance de ex groupe politique à la commune et d’un article paru sur cridem ce 13/3/2015. Dans cet article il est dit que lui et ses amis rejoignent le grand ensemble politique soninké. Mais reste à savoir si ce dernier pourra apporter grand-chose à sa nouvelle tendance, ce qu’il dira aux électeurs de la Ville de Sélibaby et à ses mentors politique ?
L’indignation des populations et des élus de la municipalité de Sélibaby est bien compréhensible au regard des événements qui se produisent et s’accentuent ces derniers temps dans notre commune. Pendant ce temps, nos pauvres populations tirent le diable par la queue et assistent impuissamment à la mal gouvernance d’ould wodad selon les conseillers. Chose qui, d’ailleurs n’honore pas l’image de notre ville et sa jeunesse. Alors que lui, Hadramy ould Wodad, avait dit, avant et aux premières heures de son élection que c’était fini cette histoire de tendance, qu’il allait travailler pour le développement de sa ville et surtout pour la cohésion entre les différentes composantes. le voilà plongé dans le fossé creusé par les ainés politiques.
Lors des élections législatives et municipales de 2013, des nombreux jeunes et des femmes avaient trahi leurs partis politiques sous la coupole desquels ils avaient brillé pour courir à toute vitesse au soutien du candidat de l’UPR qu’ils ne connaissaient pourtant pas. Cette attitude de certains de moralité douteuse selon d’aucuns avait contribué à fragiliser leurs partis respectifs. Et ce n’est pas l’UFP, l’APP et le RFD qui nous diront le contraire, car l’option d’être un des soutiens de celui que la tendance Yaya Kane avait proposé et soutenu avait sérieusement affecté ces formations politiques.
Changer de tendance politique lorsqu’on est en déphasage avec ses idéaux, n’est assez grave nous apprend on. Mais ce qui écœure dans cette histoire, c’est que les transhumants politiques changent de parti ou de clan sans consulter les électeurs Et oublient qu’ils sont d’élus et pas nommés.
À notre humble avis, le maire de Sélibaby a décidé sans consulter ou il n’avait personne à consulter. Eu égard des promesses électorales et du comportement dont il a toujours fait montre à ses collaborateurs, nous sommes en droit de demander si avec ce changement de clan cet élu pourra régler la moindre des choses pour lesquelles il est à la tête de cette municipalité ?que représentent pour lui les populations qui l’ont élu et auxquelles il a toujours dit qu’il était le maire des pauvres ? Pour les hommes avertis, il s’agit avec ce changement de tendance d’une fuite en avant. Et Il faudrait que tout le monde et surtout l’état pense à des garde-fous pour mettre fin à ces pratiques malsaines qui ne font pas avancer notre jeune démocratie. Les querelles orchestrées par les hommes des tendances sont de nature à occulter ce que vivent quotidiennement les populations, trompées qui ont pourtant exprimé leur aspiration au changement en choisissant un jeune en qui elles avaient placé espoir avant d’être déçues.
Le nomadisme entre tendances politiques fait mal aux mentors, aux soutiens de premières heures et aux électeurs certes mais ne permettra sans nul doute au maire et ses amis d’être utiles pour songer au développement et faire face aux attentes de populations de la commune. Ainsi est donc la vie politique dans notre pays et région, mais pour le respect de l’expression démocratique et d’éradiquer ce «fléau» politique à la racine on a surtout besoin de d’hommes convaincus et soucieux des problèmes des populations. Avec ce changement la rupture est donc consommé entre le Maire et ses soutiens de premières heures.Et les derniers mots?
Amadou Bocar Ba/Gaynaako