Voilà deux ans que tu nous a quitté. Comme ton frère aîné, feu Bâ Mohamed Ghaly, vous nous avez quitté inopinément. Comme ton frère, tu étais sorti des écoles El Fallah, de notre père, Feu El Hadj Mahmoud Bâ.
Comme ton frère et beaucoup d'autres élèves noirs, sortis des écoles El Fallah, parmi lesquels je citerai également feu El Hadj Mamadou Doua Diallo, fondateur de l'école arabe de Kankossa 2, vous maîtrisiez à merveille la langue de Ibn Khaldoun.
Lors de tes passages aux journaux télévisés, en arabe de la TVM, ton parler arabe, limpide et délicieux faisait rougir plus d'un extrémiste alors qu'il nous enivrait, nous les noirs de Mauritanie, de fierté.
Vous êtes les rares négro-africains de Mauritanie, qui avaient échappé aux crocs du système pernicieux et intelligent, qui depuis 1966 a voulu faire de cette langue, une langue de domination, d'asservissement, en nous l'imposant. Cette volonté insidieuse, au départ, rencontra naturellement, une opposition biologique des petits élèves noirs et se radicalisa au fil des années.
- Faut-il que Arc-en-ciel, Le PMC, rappelle aux très nombreux mauritaniens qui l'ignorent que notre papa, feu El Hadj Mahmoud Bâ, était le premier ambassadeur plénipotentiaire, non nommé, qui ouvrit la porte du monde arabe à la Mauritanie !
- Faut-il que Arc-en-ciel, Le PMC, rappelle, encore, à ces mauritaniens nombreux que le Géant GAMAL Abdel NASSER, dont la principale avenue de Nouakchott, porte le nom, ne recevait aucune délégation mauritanienne, fusse-t-elle présidentielle sans la présence ou la recommandation de notre père Feu El Hadj Mahmoud Bâ !
- Faut-il que Arc-en-ciel, Le PMC, rappelle aux nombreux mauritaniens que les présidents du Soudan et du Niger, de l'époque, voulaient accorder la nationalité de leurs pays respectifs à notre père El Hadj Mahmoud Bâ, pour la reconnaissance de la propension de la langue arabe dans leurs pays à travers ses écoles El Fallah ; nationalité octroyée qu'il refusa, préférant conserver sa nationalité d'origine qui est mauritanienne !
N'eut été, l'ingratitude et le racisme, structurels, viscéraux du système en place, ses fils et petits fils, comme ceux qui pour sauver la Mauritanie des assauts répétés du Polisario, ont versé leur sang à la guerre du Sahara, je n'en citerai parmi plusieurs braves "djambarébés" que le lieutenant Dieng Nadjirou et le capitaine Niang, devaient être portés par l'état mauritanien au rang de "pépites de la nation ".
Si vous pouviez, tous, dans l'au-delà, lire ces quelques mots, sachez que Arc-en-ciel, Le PMC, ne VOUS oubliera, abadan, c'est à dire: jamais.
Reposez en paix.
Votre Balas.