Préservons notre démocratie

mer, 07/29/2015 - 00:44

La contribution que je suis en passe de vous livrer, se rapporte cette fois-ci à  un phénomène assez spécifique, dans sa naissance, sa  genèse et ses implications sur la vie des  sociétés contemporaines.

 La démocratie ! Ce phénomène n’est autre que la démocratie. Ce concept, ce mythe, cette fiction  que les penseurs, philosophes et  politiciens ont façonné en un véritable phénomène vivant dans l’esprit et l’action de tout un chacun, présente notre matière première à  aborder  dans cet article.

  Les  caractéristiques  propres  à l’environnement  et le degré  de développement du pays  où la démocratie s’exerce,  constituent les principaux déterminants  de sa  qualité sa  maturité et de ses   effets induits  sur la vie des nations.

Cet article se compose d’un bref aperçu critique sur la démocratie en général (1) , suivi  d’une étude rétrospective de notre expérience démocratique : contexte , genèse, état des lieux(2) et en fin d’ une approche de solutions(3)  à tout ce que nous pensons être à tord ou à raison  , une  cause  indéniable  de  nos divergences dans notre marche commune vers  un développement continu , durable et intégré.

Les trois parties ci-dessus énoncées  constituent l’ossature de  cette réflexion  qui   , je l’espère  bien , contribuera  à booster notre jeune et chère démocratie, tout en l’encrant davantage   dans nos propres  valeurs religieuses , morales , spirituelles et culturelles .

Trois objectifs ultimes sont  poursuivis derrière cet appel, « préservons notre démocratie » .

 Le premier objectif consiste à mettre en évidence  les progrès conséquents, réalisés  en un temps record, que nous avons enregistrés en matière de pratique démocratique ,en dépit de son instauration forcée et prématurée en 1986 dans notre pays.

- Démystifier le commun des mortels au sujet de ce concept la « démocratie »  dont les pionniers en ont  présenté des définitions contraires à ce qu’il est censé signifier, constitue notre second objectif.

- Sensibiliser et stimuler nos partis et élites politiques au sujet de cet animal sociologique que nous sommes en mesure de   dompter et d’asservir  pour l’adapter à nos  propres besoins représente notre troisième objectif.

 

Bref aperçu critique sur la démocratie.

La démocratie : « Système politique, forme de gouvernement, dans lequel  la souveraineté émane du peuple » a connu sa naissance en occident et a été souvent  exercée dans les faits de manière divergente avec, aussi bien ce qu’elle prétend être et  ce qu’elle brandi et affiche  comme  principes, idéaux, règles et valeurs. De tous temps, les  plus démocrates  de par  l’histoire contemporaine de l’occident , ont été et demeurent à des degrés différents comme étant les plus anti-démocratiques.

Parmi une pléthore d’exemples ayant trait à l’antidémocratisme des démocrates en occident  que j’ai  recueillis lors de  mes  recherches, rien n’est plus , de mon point de vue expressif et éloquent que ce qui suit :

En Amérique, John Adams un patriote de première heure, ex vice président de George Washington puis Président des Etats Unis  disait en 1787 à l’occasion du débat constitutionnel qui a donné naissance à l’union  : « ….. l’idée que le peuple est le meilleur gardien de sa liberté n’est pas vraie. Il est le pire envisageable, il n’est pas un gardien du tout. Il ne peut ni agir, ni juger, ni penser, ni vouloir ».

Montesquieu en France  disait, au sujet  des représentants  et leur façon de remodeler  le système politique et ses institutions face à  la  « souveraineté », ce concept  exprimé dans l’abstrait :

  «  le grand avantage des représentants, c’est qu’ils sont capables de discuter des affaires. Le peuple n’y est point du tout propre : ce qui forme un des grands inconvénients de la démocratie »

Dans le même ordre d’idée, un certains Brissot disait : « le peuple seul a le droit de se constituer, mais il n’en a pas le talent ; il doit  donc confier  une partie de son droit à ceux qui en ont le talent ».

En fin le pasteur de la nouvelle Angleterre James Belknap disait : « Tenons comme principe que le gouvernement tire son origine du peuple, mais qu’on enseigne au peuple qu’il n’est pas apte à se gouverner lui-même » .

Certes de nos jours, nous constatons des  changements conséquents en matière de pratique démocratique en occident,  par rapport à l’ordre qui prévalait  au 17eme et au 18eme siècle.

Ces changements sont une conséquence  directe  du développement économique, scientifique et technologique  dans cette ère de mondialisation galopante.

En France à titre d’exemple, Sigolène Royale martèle : « La démocratie participative est productrice d’intelligence(…)La France a aujourd’hui  la maturité de faire confiance aux citoyens. C’est à vous de vous prendre en main. Personne ne le fera à votre place ».

Toutefois l’antidémocratisme des démocrates qui fut le fondement de la démocratie moderne  persiste encore dans tous les systèmes démocratiques et de surcroît  en occident qui en est le pionnier.

 

Notre expérience démocratique : Contexte, étapes et états des lieux.

 Cette partie  est traitée suivant deux périodes : Une première période allant de 1947 à 1964 et une autre allant de 1984 à 2009.

 

Période de  1947à 1964 :

Aussitôt après la seconde guère mondiale, la Mauritanie encore sous la colonisation française, avait déjà connu une certaine forme de vie démocratique. C’est le début  de la démocratie en Mauritanie .

 Cette première expérience démocratique avait commencé suite à l’élection  d’Ahmedou OULD HORMA OULD BABANA en 1946  à l’assemblée nationale  française puis au conseil général. Cet événement avait suscité la convoitise des acteurs politiques de l’époque qui se sont mis immédiatement à meubler la scène par des partis politiques en bonne et due forme.

Je me limite seulement dans cette partie à rappeler ces partis politiques que cette période a connu, sans  rentrer dans les détails relatifs aux conditions dans lesquelles ils ont vu le jour.

Le premier parti mauritanien, l’Union Progressiste Mauritanienne UPM fut crée en 1948 par des notables traditionnels locaux,  mécontents de l’ordre que la France voulait imposer au peuple.

L’Entente Mauritanienne  fut créée immédiatement par Ahmedou Ould Horma Oud Babana en riposte à l’UPM.

L’Association de Jeunes de Mauritanie  AJM , composée de dissidents de toutes les ethnies nationales , insatisfaits  des actions de l’Union Progressiste Mauritanienne UPM et l’Entente Mauritanienne EM fut créée en 1955 .

Des partis à vocation nationaliste ont vu le jour dans le même contexte. Ces partis sont :  Le Bloc Démocratique du Gorgol BDG , l’Union des Originaires de la Vallée du Fleuve UOVF , Parti de la Délégation  PD ,l’Union Nationale de Mauritanie UNM , l’Union Socialiste Musulmane de Mauritanie USMM , la Nahda et le PRM.

En 1963, le Parti du Peuple Mauritanien PPM fut créé par le regroupement du PRM , de l’UNM ,de Nahda et de l’USMM. La création de ce parti émanait du souci du Président de la République Maître Moctar OULD DADDAH de rassembler les mauritaniens qui venaient d’acquérir leur indépendance politique , dans un cadre unique pour pouvoir fédérer leurs forces et les amener à participer en même temps aux poses des premières pierres  de l’édifice national .

Un pari dénommé Front National Démocratique FND, fut créé  par des opposants à l’ordre politique de l’époque. Parmi ces opposants on peut citer  Souleymane OULD CHEIKH SIDIYA et  Sid ElMoctar OULD YAHYA NDIAYE qui étaient présidents de l’Assemblé Nationale et  Bouyagui OULD ABIDINE qui incarnait le leadership du mouvement des jeunes dans cette étape de notre histoire politique. Le FND  n’a pas vécu longtemps, car très vite déclaré illégal par le pouvoir.  

 

Période de 1984 à 2009.

En  1984 les militaires au pouvoir ,  pour mettre fin d’une part  au despotisme du parti unique et au régime militaire d’exception et d’autre part , en vue de  souscrire  aux   pressions  de l’occident , étaient contraints à l’instar de  bon nombre de pays africains d’ importer et d’instaurer  la démocratie  comme  nouveau système   de bonne gouvernance  et comme condition sine qua  none  pour pouvoir bénéficier de l’assistance, des aides et des financements destinés aux pays ACP.

Cette étape de notre expérience démocratique est marquée par  des conditions nationales et internationales assez  particulières.  Le pays était  classé sur le plan international, comme  pays moins avancé PAM  . Il était  meurtri  par quelque années de guerre , sans infrastructures  de base , affaibli par le despotisme de 18 années  du parti unique  et  enfin , en proie à un régime  militaire d’exception  sans scrupule .  

C’est  dans ce contexte que la démocratie a vu le jour  en Mauritanie.

  Les élections municipales  organisées en 1986 ,suite à la promulgation de l’ordonnance n° 86.134 du 13 aout 1986 furent la première manifestation de cette démocratie. 

Le défunt Sidi Yeslem OULD AMAR CHEIN ex Directeur Général  chevronné du ministère de l’intérieur et de la décentralisation avait présenté  une analyse assez objective et fidèle  de notre récente  expérience démocratique dans une intervention relative à « l’expérience électorale en Mauritanie » lors du séminaire de formation et de perfectionnement, du 11 au 15 octobre à Tanger (Maroc)

Sidi Yeslem a reparti notre expérience démocratique jusqu’en 2009 en trois phases : Phase « pédagogique » , phase «  institutionnelle »et phase de « consolidation ».

La  première phase  allant de 1986 à 1991 ,appelée phase « pédagogique »  avait servi à nous apprendre   les ABC de la démocratie et  était un préalable à celle qui la suivra.

Ainsi, l’institutionnalisation du régime  démocratique en Mauritanie s’est opérée lors de cette phase avec la constitution du 20 juillet 1991 .

Une deuxième phase allant de 1991 à 2005 dite « institutionnelle » était marquée par la mise en place des arsenaux juridiques et des institutions démocratiques à l’image de ce qui existe dans le monde.  Les journées nationales de concertation d’octobre 2005  ont enclenché des reformes substantielles en matière d’exercice démocratique.

Parmi ces reformes nous pouvons citer : Le renforcement du rôle des partis politiques, le financement des partis politiques et l’introduction de la proportionnelle. D’autres mesures en vue d’améliorer la transparence  ont été prises. Nous en citons entre autres : La remise des extraits des Procès verbaux de vote aux représentants des candidats, la formation technique des présidents des bureaux de vote en la présence des acteurs politiques, la disponibilisation de l’ensemble des textes et documents juridiques liés à l’élection , la campagne de sensibilisation des électeurs organisée par le ministère de l’intérieur qui accompagne l’opération de révision de la liste électorale , l’instauration de contacts permanents entre l’administration et les acteurs politiques , et la publication de la liste électorale sur l’internet.

La troisième phase  allant de 2005 à 2009 est dite de « consolidation ».  Cette phase est introduite par le coup d’état survenu  le 03 aout 2005. Deux transitions successives ont marqué cette phase .

La première transition couvre la période  de 2005 à 2007. Elle était caractérisée par  un projet de loi constitutionnelle  portant rétablissement de la constitution du 20 juillet 1991 et modifiant certaines de ses dispositions Ce projet de loi était  soumis au referendum le 25 juin 2006 et approuvé par un grande majorité du peuple mauritanien (96 ,94 des suffrages exprimés) ».

Là aussi, d’importantes reformes ont marqué cette courte transition de 18 mois.

J’ en cite entre autres : La limitation du mandat présidentiel à cinq ans renouvelable une seule fois et la fixation de l’âge de candidature à la présidence à 75ans , l’adoption d’un nouveau mode de financement des partis politiques composé de deux volets ( une subvention forfaitaire et une subvention proportionnelle au poids  du parti aux élections municipales) , le renforcement de la proportionnelle , l’institution d’un quota des femmes en matière d’élection pour des mandats dans les institutions démocratiques par l’ordonnance n° 2006-029 portant loi organique relative à la promotion de l’accès des femmes  aux mandats électoraux et aux fonctions électives , les incitations financières versées aux partis ou groupements politiques qui élisent les femmes pour un quota supérieur au quota institué , l’introduction du bulletin unique de vote , la réinstauration des candidatures indépendantes et la création par entente entre les acteurs politiques et membres de la société civile  de la commission électorale nationale indépendante  . L’ordonnance 2005-012 du 14 novembre 2005 a crée à titre transitoire cette commission. Un arrêté conjoint n 1388 du 17 avril 2007 fixant les modalités de sa dissolution a été promulgué.

 

La deuxième transition démocratique s’étale sur la période 2007 à 2009.

 Après les élections présidentielles  de mars 2007 ,une crise politique et  institutionnelle s’est très vite installée  dés la deuxième session parlementaire de 2008 . Cette crise  a atteint son point culminant par le coup d’état du 06 juin 2008 que l’armé a effectué en riposte à la relève ce même jour, des chefs de ses différents états- majors, par le Président de la République  Sidi Mohamed OULD CHEIKH ABDELLAHI qui avait  prêté serment le 07 avril 2007.   

Un haut conseil d’état HCE  a pris le pouvoir en main et a engagé une courte transition dans un climat de divergences politiques on ne peut plus houleuses , qui ont  suscité l’intervention de la communauté internationale à travers ses principales instances et organisations.

Suite a ce coup d’état, deux tendances prévalaient  entre les acteurs de la scène  politique, tant nationale qu’internationale, au sujet de ce changement. Certains prônaient  la voie des sanctions politiques et économiques du pays et d’autres optaient pour le dialogue.

Après moult échanges et concertations, une solution consensuelle est née à travers l’accord de Dakar du 02 juin 2009 dont la signature a eu lieu le lendemain, 03 juin.

Suite à cet accord de Dakar,  le Président du Haut Conseil d’Etat Monsieur Mohamed OULD ABDEL AZIZ a démissionné et a entièrement quitté le palais pour élire domicile dans sa propre maison.

Au palais des congrès de Nouakchott et consécutivement à la signature de l’accord,  Monsieur Sidi Mohamed OULD CHEIK  ABDELLAHI, avait annoncé solennellement sa démission en tant que Président de la République Islamique de Mauritanie, pour laisser le siège comme prévu par la constitution à feu Ba Mamadou Mbaré Président du Sénat  qui dirigea la fin de cette transition jusqu’aux élections présidentielles prochaines.

Un gouvernement d’union nationale est désigné de façon consensuelle parmi lés différents protagonistes et a supervisé les élections du 18 juillet 2009 qui se sont déroulées de façon juste et transparente pour donner une victoire méritée à Monsieur Mohamed OULD ABDEL AZIZ, dont le programme électoral a obtenu 52,54% des suffrages exprimés  suite à ces élections qui ont enregistré un taux de participation de 64,61%.

Cette seconde transition a  connue elle aussi, d’importantes reformes qui ont apporté une valeur ajoutée supplémentaire à notre démocratie. Parmi ces reformes nous pouvons citer : Le durcissement des conditions préalables aux candidatures à l’élection présidentielle, la simplification de la validation du bulletin unique, le renforcement des compétences et du rôle de  la commission électorale nationale indépendante et le vote des mauritaniens établis à l’étranger.

Si notre démocratie, lors de ses premières années était perçue  par certains , comme facteur supplémentaire de sous développement, qui ne  fera qu’accroître notre dépendance  économique vis-à-vis de l’occident, déstabiliser  notre ordre  culturel et social , et semer la méfiance, la haine et le mépris entre les multiples composantes de notre société  , je pense que nous sommes  aujourd’hui en droit ,après bientôt trente ans de sa vie dans l’état  moderne , de lui reconnaitre  sa maturité ,  son perfectionnement et son caractère exemplaire dans le concert des nations arabes et africaines. La  remarquable réussite  de notre expérience  démocratique a été attestée par bon nombre de pays et ce au point de s’en inspirer profondément dans leurs propres modes de gouvernance politique , économique et sociale.

Cependant, il y’a lieu de souligner la persistance injustifiée  d’un  climat de méfiance et de mal entente   entre la majorité présidentielle  et l’opposition démocratique. Ce climat engendre de sérieuses difficultés qui sont  inhérentes d’une part ,  a notre aptitude  de capitaliser et de  mettre en valeur  cette remarquable expérience en matière gouvernance démocratique que nous avons  acquise et d’autre part , aux impératifs et exigences de cette mondialisation incontrôlable qui fait de la liberté d’expression et de la démocratie son meilleur cheval de bataille.   Des  risques assez probants, de voir nos acquis à l’eau, qu’Allah nous préserve ,  sont certes  à prévenir et à combattre par nous tous avec  humilité, courage,  sagesse et perspicacité,

 

Approche de solutions.

 Je me réjouis  avant de procéder au développement de cette partie de souligner   l’essor et les progrès  importants  enregistrés  en si peu de temps  par notre  démocratie  et ce  en dépit de l’inefficacité et de l’irréalisme  de son opposition et du manque de pro activité et de dynamisme  de sa majorité présidentielle.

N’eût été  notre sainte religion, l’Islam , qui propage l’amour, la paix et la tolérance, nous n’aurions pas d’une part ,  atteint  de telles performances   et  d’autres parts échappés aux effets pervers et néfastes de la démocratie dont beaucoup de pays en ont plus ou moins souffert.

Jouissant de la protection d’Allah , tout le mérite revient avant tout  à la sagesse et  au courage de notre peuple, toutes nos  composantes ethniques et culturelles confondues  et au nationalisme constant de nos gouvernants,  qui ont à chaque fois , apporté une réelle valeur ajoutée   au processus démocratique depuis son démarrage jusqu’à nos jours.

Par conséquent, j’invite nos élites, nos partis politiques de l’opposition soient-ils ou de la majorité, notre gouvernement, notre société civile, nos syndicats  ….à œuvrer main dans la main en vue de préserver et de développer notre démocratie , tout en s’inspirant d’une part des règles et percepts de la CHERIA islamique pour les aspects de fond et d’autre part en respectant scrupuleusement tout ce qui a trait au cadre formel généralement  appliqué dans le monde contemporain .

J’invite fraternellement  le Président de la République, Mohamed OULD ABDEL AZIZ , dont je salue , le courage , le charisme , la vision et le patriotisme à aller de l’avant et à persévérer sur cette voix de construction  et de reformes  institutionnelles et stratégiques dont les effets d’entrainements positifs sont jour après jour plus perceptibles et éloquents.

Des mesures consensuelles, rapides et  draconiennes doivent être prises  pour enclencher et mener à bon port ce dialogue qui fait couler tant d’ancre, suscite tant de commentaires et  spéculations et sert d’alibi à tout mal intentionné de ce peuple dont le but est de taxer notre pays de tout mauvais qualificatif.

Il est  fort nécessaire que notre respectueuse  opposition  révise ses termes de références  et qu’elle s’en tienne à son propre rôle. Il faut qu’elle sache qu’aucune démocratie digne de ce nom ne puisse exister sans  son apport et ses orientations constructives. Par conséquent, je pense qu’elle doit dorénavant se préoccuper des questions nationales essentielles et couper entièrement cour avec toute autre chose ou actualité  terre à terre qui n’a pas d’apport positif sur la vie des populations.

 Sa plateforme des préalables  au dialogue dont d’ailleurs une bonne partie est acceptée par la majorité, manque d’objectivité et de réalisme. Le peuple mauritanien s’attend de sa part à ce qu’elle soit une véritable énergie cinétique qui pousse la majorité aussi bien dans l’exécutif que dans le législatif à mieux agir et décider.

 Il y’a lieu aussi que notre chère opposition cesse d’utiliser la « liberté d’expression », que le système démocratique  consacre comme l’un de ses principaux fondements, pour s’attaquer outrageusement, tant à l’intérieur qu’ à l’extérieur  du pays  au cadre  qui symbolise l’honneur et la grandeur de l’état  , en l’occurrence l’institution présidentielle en la personne du Président de la République.

La majorité présidentielle doit  de mon point de vue s’employer à  faire la mue. Elle doit dorénavant s’efforcer à  devenir plus pro active et plus dynamique.

Elle doit  en permanence avoir  sous les yeux  le programme électoral du président de la République  et astreindre perpétuellement les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire  à  le réaliser avec toute diligence.

Le rôle de l’UPR en sa qualité de parti majoritaire au parlement doit  être prépondérant dans cette approche. Ce parti  doit  servir de catalyseur  et de locomotive pour cette majorité  pour restreindre le champ d’intervention de l’opposition aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale et couper l’herbe sous ses pieds à chaque fois que l’occasion se présente.

Je ne peux que noter avec pleine satisfaction certaines actions on ne peut plus salutaires que ce parti a mené dernièrement au profit des citoyens. A titre d’exemple j’évoque les cours de rattrapage pris en charge par l’UPR au profit des élèves de terminal issus de familles pauvres.

Les récentes actions menées par l’UPR lors du mois de Ramadan sont aussi à saluer. Une concurrence constructive, loyale et pacifique doit désormais marquer les rapports de la majorité présidentielle et de l’opposition pour le bien être des citoyens et de la nation tout entière.

En guise de conclusion, j’invite le quatrième pouvoir, la presse, mais surtout la bonne presse, privée soit –elle ou publique, à remplir le rôle de réceptacle et de véhicule de  cette approche de solutions. Par conséquent notre presse doit user positivement des égards et privilèges qui lui ont été réservés et savoir utiliser à bon escient cette « liberté d’expression » dont elle dispose. Car l’usage qui en est fait parait souvent inapproprié et contraire à toute déontologie chez certains agents du secteur.

Ahmed Mahmoud OULD ISSELMOU