Depuis l’indépendance à nos jours, si un secteur n’a pas connu un véritable essor, c’est bien celui de l’éducation. Les régimes se sont succédé, mais la crise de l’école mauritanienne est toujours restée sans solution. Si ce ne sont pas des années de médiocrité qui succèdent à d’autres tronquées, ce sont des fausses promesses.
Aucun régime jusqu’ici n’a relevé le défi. C’est donc ainsi des générations qui se trouvent sacrifiée à jamais. A qui la faute : Aux dirigeants ? Aux parents d’élèves ? Ou aux enseignants ? Tentons de situer les responsabilités.
S’il est dit que l’avenir d’une nation dépend de l’éducation de sa jeunesse quand n’est il pour les mauritaniens ? La couche juvénile est le fer de lance de tout développement national.
C’est pourquoi, les nations qui ont émergé ou qui veulent compter demain dans le concert des nations, sont celles qui mettent l’accent sur la formation de leur jeunesse dont l’école est le terreau fertile. En Mauritanie, c’est tout à fait le contraire. Pour preuve l’école, qui a vocation de préparer les citoyens de demain, est à la dérive depuis des années par faute d’ambition et de vision de nos différents gouvernants, mais également par le manque d’engagement des autres acteurs de la chaîne éducative, comme les parents d’élèves, les élèves eux-mêmes et les enseignants.
Aucun avènement de ministre n’a vraiment suscité grand espoir pour le redressement de l’Education Nationale en Mauritanie où’ illettrisme est resté la chose la mieux partagée dans nos écoles
Revendications et contestations sont toujours monnaie courante. Les enseignants crient à l’injustice et réclament un meilleur cadre de vie et de travail. Les élèves crient et se plaignent de la qualité de l’enseignement pendant que leurs parents, eux s’en prennent aux enseignants.
Les lésés parmi les enseignants quant à eux, crient au népotisme tant dans les nominations de cadres aux postes de responsabilité que dans les notations aux grades supérieurs de l’enseignement .C’est le cas des diplômés du supérieur qui exercent au fondamental ou au secondaire comme chargés de cours.
Si au niveau de l’enseignement fondamental et secondaire plus d’un déplore des nominations sur la base de l’appartenance communautaire, confessionnelle et régionaliste, au niveau supérieur on se plaint plus de la politisation de l’Education.
Autant d’obstacles qui freinent la culture de l’excellence, relèguent au second plan la récompense du mérite dans ce pays.
En définitive, pour rendre l’école mauritanienne performante et assurer un avenir radieux à nos enfants pour une relève à hauteur de souhait, il faudrait : la dépolitiser, cultiver la récompense du mérite, mettre fin aux nominations de complaisance et améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants et des élèves.
Amadou Bocar Ba/Gayanaako