L’ONG Oxfam et son partenaire ROSA ont procédé, mardi 8 mars 2016, à l’hôtel Wissal, au lancement de la caravane de la convergence ouest-africaine sur la terre, l’eau, les semences et le pastoralisme. Cette journée a également permis aux organisateurs de commémorer la journée internationale de la femme à l’instar de la communauté internationale.
Il faut préciser que cette année, les deux partenaires ont choisis d’honorer la femme rural à travers le thème «Droit des femmes rurales à l’accès à la terre, à l’eau et aux semences». Une façon de mettre l’accent sur l’autonomisation des femmes en leur permettant de disposer de la terre, un outil de production qui va renforcer leur indépendance économique a précisé Mamadou Sarr.
Prenant la parole lors de la conférence de presse, le coordinateur de ROSA, Monsieur Mamadou Sarr a souligné que «La fête cette année intervient dans un contexte marqué par un événement particulier qui est celui de l’organisation de la Caravane de Convergence Ouest-africaine pour les droits à la terre, à l’eau, aux semences et au pastoralisme. ».
«Plus de 80% des Femmes n’ont pas accès à la terre, Pas seulement à cause des limites des législations mais aussi à causes des pesanteurs sociales et culturelles, dont le refus du contrôle et de l’accès des femmes à la terre. » a ajouté Monsieur Sarr, en référence à la femme mauritanienne.
D’autre part, le coordinateur du projet a souligné qu’en Mauritanie, les femmes représentent environ 52% de la population, près de 70% d’entre elles vivent en milieu rural où elles effectuent 60 à 80% des travaux agricoles, telles que le maraichage et fournissent jusqu'à 44% des prestations nécessaires pour la survie de leurs familles.
Une étude menée par le centre d’analyse de Sherbrooke montre que les femmes représentent près de 53% de la main-d'œuvre agricole dans leur pays. Cette population active rurale produit presque 55% de la production alimentaire du pays. Ce ratio important ne dévoile pas paradoxalement une égalité dans l’accès aux crédits et à la terre. Seulement 12% des agricultrices ont un acte de propriété de leurs terres, et encore, ce sont des possessions non-individuelles, mais sous forme de coopératives féminines.
Pour le coordinateur de ROSA, les femmes issues du milieu rural sont regroupées dans les coopératives féminines, sans accès à la propriété des terres, aux semences de qualité, à l’eau denrée qui se fait de plus en plus rares. Une situation qui affecte considérablement leurs capacités de production et les rends vulnérables et à la merci de toutes les formes de spéculations foncières.
Par ailleurs, Mr sarr a affirmé que ces manquements récurrents, ne sont pas sans une incidence négative ; sur la vie de ses femmes, et celle de leurs familles en particulier, sur la sante de leurs enfants.
Mr Mamadou Sarr a lancé un appel aux acteurs gouvernementaux, à la société civile, aux organisations de femmes, d’hommes, de jeunes, au secteur privé, médias, aux Partenaires au développement à lutter tous contre le fléau de la discrimination et les stéréotypes à l’égard des femmes, et a œuvré pour l’autonomisation de la femme. Une expression illustrée par le thème choisis cette année par ROSA et son partenaire Oxfam, intitulée : « Droit des femmes rurales à l’accès à la terre, à l’eau et aux semences ».
Rappelons que les participants ont également assisté durant cette journée à un panel thématisé «Droits des Femmes Rurales à la Terre et à l’Eau», présentés par la Sénatrice Madame Yaye Ndaw koulibaly et Mr Abderrahman Dia. Cette présentation été suivi de témoignage de 10 femmes paysannes mauritaniennes, qui ont effectué le voyage jusqu’à Nouakchott afin de faire entendre leurs voix et de témoigner leurs difficultés à accéder à la terre et à l’eau pour assurer les besoins alimentaires de leur famille.