ROSA, un réseau de 13 ONG pour garantir la sécurité alimentaire en Mauritanie

jeu, 03/24/2016 - 12:53

Treize associations, réunies sous la bannière ROSA, Réseau des Organisations pour la Sécurité Alimentaire, se sont lancé le défi d’œuvrer pour un meilleur accès des populations mauritaniennes à une alimentation suffisante et saine. Elles sont appuyées par l’Union Européenne et OXFAM.

Les treize associations sont AMAD, ADIG, ARDM, ADICOR, APLV, ONG ACTIONS, ANED, Banlieue du monde, FONADH, ONG AU SECOURS, CSVVDH, M2000  et le réseau des femmes transformatrices de poisson.

« La création de ROSA depuis 2010 est partie d’un constat : les secteurs de l’agriculture et de l’élevage d’un coté et de la  pêche de l’autre desquels dépend l’Etat pour la sécurité alimentaire de la population  souffrent ou de déficit structurel pour le premier ou de surexploitation pour le second », explique le coordinateur  du réseau, Mamadou Sarr.

   En effet, les activités agropastorales contribuent de  20%  au PIB (15% / élevage et 5% / agriculture)  mais laissés à eux-mêmes agriculteurs et pasteurs n’en profitent pas au maximum

Par ailleurs le domaine halieutique mauritanien est connu pour ses énormes réserves estimées à 1.700 000 de tonnes ainsi que ses différentes variétés  (Démersaux 1.00.000 tonnes, bivalves 300.000 tonnes  et pélagiques 1.300.000 tonnes) pourtant les populations locales ne voient nullement la couleur d’une telle manne.

Pour un tel paradoxe la coordinatrice technique de Rosa, Lalla Aicha Cheikhou Ouédraogo pointe du doigt en tout et pour tout le manque d’un cadre structurel approprié duquel certaines choses seraient évitées : par exemple assure-t-elle  « Le Yaye-boy ; sardinelle   le poisson le plus consommé en Mauritanie parce que accessible aux bourses modestes, disparaît des  assiettes du fait qu’elle rentre dans la fabrication de farine alimentaire pour le bétail. » « Inquiétant et absurde poursuit-elle Le consommateur mauritanien négocie un seul  Yaye-boy à 100 Ouguiyas alors que le kilogramme est vendu 25 UM aux fabriques de farine qui achètent par dizaines de tonnes. Et dire que ces fabriques ne créent que très peu d’emplois».

ROSA accompagne l’Etat, pour garantir la sécurité alimentaire

Partant de ce tableau peu luisant, ROSA a jugé nécessaire d’accompagner le gouvernement mauritanien en lui formulant des recommandations susceptibles d’améliorer la performance de ses politiques, stratégies et programmes en matière de sécurité alimentaire.

Le réseau a ainsi finalisé une analyse de la  stratégie nationale de sécurité alimentaire, de la stratégie nationale de protection sociale, du Programme EMEL et de la stratégie nationale de pêche  et accords UE/ACP.

ROSA a cependant besoin de renforcer les capacités de ses membres et de la société civile impliquée dans le domaine de la sécurité alimentaire pour une meilleure analyse de ces dits politiques, stratégies et programmes.

C’est dans cette perspective que le réseau a lancé, depuis mai 2014, un projet qui s’étend sur deux ans et qui a comme objectif: de « renforcer les capacités de la société civile pour  sa participation effective dans la définition, le suivi des stratégies et politiques pour un développement agricole et une sécurité alimentaire»

ROSA élargit sa zone d’intervention

Le projet, financé à hauteur de 200 000€ par  l’Union Européenne 150 000€, soit 75% et par OXFAM 50 000€, soit 25%, a permis l’élargissement de la zone d’intervention du réseau pour couvrir la capitale Nouakchott, Trarza, Brakna, Gorgol, Guidimakha, Hodh EL chargui et le Hodh El Gharbi.

Et ROSA dispose désormais d’antennes régionales dans les wilayas où il intervient.

Reconnu, aujourd’hui, par l’Etat et par les Partenaires Techniques et Financiers, comme interlocuteur présent en Mauritanie, le Réseau des Organisations pour la Sécurité Alimentaire  s’est lancé également dans  d’autres initiatives sous-régionales comme sa participation à « la caravane ouest africaine de convergence sur les droits à l’eau à la terre et au semence, une lutte commune » qui implique une douzaine de pays africains.

(Source ROSA)