En ce jour du 10 Décembre 2014, Soixante -sixième anniversaire de l’adoption, en 1948, de la "Déclaration Universelle des Droits de l’Homme", il est grand temps que notre pays - la Mauritanie - cesse enfin de se voiler la face et d’entretenir l’oubli pour s’attaquer vigoureusement à son lourd passif de graves violations de droits fondamentaux de ses citoyens.
Au premier rang de ces violations, figurent les louvoiements et hésitations du pouvoir dans la lutte pour l’éradication du mal sociétal endémique qui ronge le pays : les pratiques avérées et les séquelles de l’esclavage !
Cette vérité qui crève les yeux fut corroborée par le classement de la Mauritanie comme premier pays esclavagiste de par le monde pour l’année 2013 selon l’organisation "Walk Free International"; devançant ainsi et de très loin la République de Haïti, arrivée seconde dans cet humiliant palmarès de la honte.
La flagrante connivence de la justice, de l’administration et des services de sécurité avec les auteurs de crimes esclavagistes, fait planer un sérieux doute quant à la volonté des décideurs politiques de combattre ces forfaits contraires aux enseignements réels de notre sainte religion, nuisibles à notre unité nationale et dressant une multitude d’obstacles devant l’émergence d’un pays de droit, juste, égalitaire et réconciliée avec lui-même !
En date du 29 Avril 2013, nous avons publié un document - le MANIFESTE pour les droits des Harratine – où nous brossions un état des lieux et analysions, sans complaisance mais aussi sans parti pris ni exagération, les conditions de vie insupportables de cette importante composante du peuple mauritanien qui se trouve être marginalisée et exclue souvent par la seule volonté des dirigeants successifs du pays, épaulés en cela par des groupes obscurantistes, prompts à des agissements suicidaires pour le pays.
Aujourd’hui, Vingt mois plus tard, nous tirons la leçon que cet appel à la raison, adressé aux responsables de la conduite de nos affaires nationales, aux partis politiques, syndicats et organisations de la société civile ainsi qu’aux dignitaires religieux (Imams et ouléma). Ce cri du cœur reste, dans une large mesure, comme "des voix qui prêchent dans le désert…". Les amendements constitutionnels et l’institution de tribunaux spéciaux ne sont rien d’autre qu’un trompe-l’œil n’ayant eu aucun impact sur la situation désastreuse que vit cette communauté et le statu quo demeure maître des lieux.
En définitive, nous pouvons affirmer que le camp de l’extrémisme, de l’exclusion et du déni des droits de la citoyenneté triomphe toujours. Notre Mauritanie mérite mieux que cela pour le bien de sa paix civile et le raffermissement de sa cohésion sociale par la justice et la promotion de l’équité !
Le Conseil National du Manifeste pour les droits politiques, économiques et sociaux des Harratines, au sein d’une Mauritanie unie, égalitaire et réconciliée avec elle-même.
Nouakchott, le 10/12/2014