Il y a trois jours, l’UFP a publié une déclaration qui jette la lumière sur les évènements violents survenus dans le quartier "Bouamatou", dans la Moughataa du Ksar, mettant en confrontation des habitants du quartier et certains éléments des forces de sécurité, venus exécuter une décision de vider un terrain de ses occupants, la matinée du 29 juin passé.
Dans cette déclaration, l’UFP avait exprimé son refus, par principe, de la violence comme moyen de règlement des problèmes, et elle a fait porter à l’Etat l’entière responsabilité de ces évènements, se fondant sur plusieurs considérations dont la pire est la mauvaise gestion d’une crise qui va crescendo du fait de l’entêtement des autorités dans l’erreur contre laquelle nous avions pourtant mis en garde.
L’UFP rappelle qu’elle avait mis en garde contre la solution facile visant tout simplement à déplacer la crise du Ksar vers la Moughataa de Toujounine.
La suite des évènements sur le terrain lui a donné raison car les autorités n’ont fait qu’arracher les habitations d’un bidonville du Ksar, les charger manu militari dans des camions en même tant que leurs propriétaires avant de "déverser" toute la cargaison dans le nouveau quartier de Dubaï, dans les conditions les plus inhumaines, risquant hélas de durer à cause du refus opposé par les anciens déguerpis, à la tentative de confisquer leur terrain en les attribuant aux nouveaux déplacés du Ksar.
Une telle gestion a provoqué une tension dont le spectre, plein de dangers, continue à planer sur la zone. En outre, l’UFP avait mis en garde contre toute dérive identitaire ou politique de cette crise qui n’était au départ qu’un affrontement entre des citoyens et des éléments des forces de sécurité, chose d’ailleurs devenue monnaie courante. Le risque de cette dérive identitaire ou politique fait que le pouvoir se trouverait blanchi, apparaissant innocent en montrant du doigt d’autres acteurs comme les seuls responsables de cette crise.
L’UFP avait aussi mis les autorités en garde contre toute manœuvre consistant à utiliser le mouvement IRA comme bouc émissaire en procédant à une campagne d’arrestation dans ses rangs, donnant, ce faisant, à ces évènements une dimension sectaire prédisposant machiavéliquement les différentes composantes du peuple à s’affronter entre elles, alors que IRA a dénoncé la violence et s’est démarquée des évènements dans une déclaration récente.
L’UFP qui suit de près l’évolution de cette crise et ses diverses conséquences, réitère ce qui suit :
- Exige que les déplacés du Ksar soient mis dans les conditions humaines requises et les doter des moyens matériels et humains afin de régler rapidement leurs problèmes qui ne peuvent plus durer, en leur octroyant des parcelles qui ne soient l’objet d’aucun litige, et en les faisant bénéficier de compensations matérielles, tout en épargnant les propriétés privées d’autres anciens déplacés ;
- Le refus de la manœuvre du pouvoir visant à se décharger de toute responsabilité en orientant la crise vers des oppositions entre les composantes du peuple, menaçant ainsi cyniquement l’unité nationale après avoir abusé l’opinion ;
- Exige la libération des détenus de l’IRA et l’arrêt de toutes les campagnes provocatrices à travers la médiatisation tendancieuse de cette crise ;
- Lance un appel à toutes les forces vives nationales pour qu’elles rejettent la violence dans tous les conflits au sein du peuple, et à dénoncer tout discours raciste d’où qu’il vienne, porteur d’affrontement entre les différentes composantes du peuple.
Le 4/7/16
Le secrétariat national chargé de la communication