Les syndicats agricoles expriment leur profonde crainte par rapport à l’indifférence du gouvernement vis-à-vis de la chute vertigineuse de la production rizicole nationale et du rétrécissement aigue de la superficie cultivée, profitant du manque d’information de l’opinion publique nationale et des partenaires au développement du pays malgré les conséquences néfastes et destructives de cette chute, tant au niveau économique que social.
La Mauritanie , qui selon les chiffres officiels ,a produit au cours de l’année agricole 2014-2015,293.000 tonnes de paddy, soit la valeur de 30.000.000.000 d’ouguiyas selon les prix fixées au cours de l’année précitée, pour 57.000 hectares cultivés, n’a produit et cultivé en 2015-2016 que le tiers de ces deux chiffres.
Cette chute vertigineuse au cours d’une seule année est consécutive à deux causes essentielles :
La persistance du gouvernement dans son indifférence vis-à-vis de la chute vertigineuse des prix du paddy après sa démission brusque et brutale de sa responsabilité envers cette production nationale hautement stratégique.
Les obstacles mis par la caisse nationale de dépôt et de développement(CDD) qui ont pratiquement laissé le secteur sans source de financement.
Conscients de leurs responsabilités vis-à-vis des agriculteurs dont certains ont été contraints purement et simplement d’abandonner le secteur, pendant que les autres continuent, hélas de croupir sous le poids de la dette causée par les pertes, les syndicats agricoles ont décidé d’entreprendre une campagne de contestation, dans une tentative de sensibilisation de l’opinion nationale en vue d’amener les pouvoirs publics à prendre les mesures appropriées pour freiner la dégringolade du secteur.
Cette campagne se déroulera en quatre étapes. Après chaque étape, les syndicats passeront à l’évaluation des réponses apportées par les autorités avant de passer à l’étape suivante :
1er étape : la tenue d’un setting devant les locaux de la wilaya à Rosso et la prise de contact avec la presse audiovisuelle et écrite.
2eme étape : Prise de contact avec la classe politique (parlementaires et chefs de partis politiques) afin de l’inciter à assumer sa responsabilité en vue de sauver ce secteur stratégique hautement lié au sort des couches démunies.
3eme étape : Prise de contact avec les partenaires au développement de la Mauritanie pour attirer leur attention sur la situation catastrophique de ce secteur afin qu’ils exercent des pressions sur le gouvernement pour que ce dernier agisse pour sauver ce secteur, vu qu’il constitue une priorité de premier ordre au niveau international et continental, comme, il l’était effectivement au niveau national il y a de cela une année.
4 eme étape : L’organisation de marche de protestation à Rosso et à Nouakchott pour attirer l’attention sur le drame que vivent des dizaines de milliers d’agriculteurs de la vallée.
Enfin, les syndicats réitèrent leur volonté ferme de rester ouvert à toute initiative sincère venant des autorités publiques et qu’ils ne visent en aucun cas à indisposer le gouvernement, mais cherchent plutôt à l’amener à mettre un terme à l’expérience agricole qui a fini de donner les preuves de son échec pendant toute une année.
Cette expérience se répercute négativement sur les ressources publiques nationales, contraignant, le pays a exporté davantage des denrées dont il est capable de produire.