Mauritanie : Bannissement de militants antiesclavagistes en septembre 2016

jeu, 09/29/2016 - 22:32

Note d’information 1

Les motifs

À l'aube de ce mercredi 28 septembre 2016, l'autorité afrophobe, qui dirige la République islamique de Mauritanie, adécidé d'envoyer, nuitamment, les militants anti-esclavagistes, membres de l'organisation Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (Ira), dans le bagne de BirMoghrein à l'extrême nord du pays. Condamnés, pour délit d’opinion, dans un simulacre de procès, à des peines de 3 à 15 ans de prison, tous ont enduré des privations et des sévices,  physiques et psychologiques. Finalement, l’ordre a été modifié, sur instruction personnelle du Général Président Mohamed Ould Abdel Aziz ; les 13 détenus ont passé la nuit dans le centre minier de Zouérate, à  450 km de leur destination finale. Ils pourraient y demeurer quelques jours, le temps d’assister à leur procès, bâclé, en appel.

La communauté internationale et l'opinion nationale, ont dénoncé l’ensemble de ces atteintes aux droits élémentaires de la personne : (exposer, dessous, en liens hypertexte, l’intégralité des déclarations)

 

Qu’est-ce Bir-Moghrein ?

 

Ce lieu de relégation, de sinistre notoriété, se situe au milieu d’un no man’s land désertique, d’accès ardu, dont la traversée ne manque de périls, à un peu moins de 1200 km de Nouakchott, autour s’étend un désert, lieu prédilection des groupes terroristes et autres milices de criminalité transnationale, à la croisés des  trafics de drogue, d'armes et d’êtres humains, de contrebande de cigarettes et de carburant.

Le transfèrement injustifié et illégal du point de vue du droit mauritanien, inflige, aux détenus, la double peine du bannissement, loin du lieu de commission présumée de leurs délits, en l’occurrence la capitale, Nouakchott. 

 

La portée de la sanction

 

Définitivement coupés de leurs familles avocats et médecins, les prisonniers du système de domination ethno-tribale s’exposent, dès lors, à un degré paroxystique de vulnérabilité aux maladies et à la destruction morale. Il est  impossible, aux proches et défenseurs, d’atteindrele périmètre où s’exerce l’autorité carcérale, sans hélicoptère ou véhicule 4x4, ce dernier sous bonne escorte et guide en renfort. De tels moyens, au service d’un déplacement de plusieurs jours à travers le Sahara,excèdent les faibles ressources dont disposeraient d’éventuels visiteurs ; les parents et amis des 13 prisonniers noirs africains, tous d’extraction modeste,  représentent la masse déshéritée de la Mauritanie, celle qui gémit, depuis des siècles, sous le faix du racisme ou de l’esclavage. 

 

Les risques immédiats

 

Il convient de le rappeler, ici, les médecins parvenus au chevet des détenus d'Ira constatent, chez la plupart, plusieurs déficits sanitaires dus à une longue période de torture durant la garde-à-vue, par la police; certains souffrent de pathologies antérieures, dont des troubles cardiaques, des complications pulmonaires ou hépatiques, lesquelles requièrent, sans interruption, des soins et une observation, quotidiens.

Observations provisoires

 

En violation du droit interne, des lois et conventions internationales, de la présomption de morale et du degré le moins élevé de l’empathie entre les humains, le Général-président Mohamed Ould Abdel Aziz, projet quasi abouti de réincarnation en Pieter Botha des sables, semble déterminé à défier,  dans leurs tombes,  les pères et martyrs des luttes anti-esclavagistes, anti-racistes et anti-Apartheid. Ainsi, insulte-t-il les Nations Unies et leur Charte, les pères fondateurs de l’organisation mondiale, de l'Union africaine (Ua), Martin Luther King, Mandela et ses compagnons valeureux. 

 

Les partenaires de la Mauritanie que sont l'Union européenne (Ue), les Usa et L’Ua une sauraient ignorer une aussi nette interpellation de conscience. Le Chef de l’Etat mauritanien et sa faction militaro-tribale, incarnent le projet de reproduction  d’une extrême-droite arabo-berbère,  suprématiste, afrophobe, prédatrice de bien public et tacitement acquise aux thèses du salafisme le plus outrancier. 

 

Les institutions et ensembles du Monde libre, dotés de chartes et de constitutions à visée universaliste, pousseront-elles, encore, le dogme de la coopération, jusqu’au  silence connivent et coupables avec le diable, en y sacrifiant leurs âmes? 

 

Avant leur embarquement pour le bagne, les héros mandelistes de Mauritanie ont fait le serment collectif, de vivre ou mourir, en toute loyauté aux principes et objectifs d'Ira.

Commission communication IRA-MAURITANIE.

Nouakchott, 29 septembre 2016