Alerte : La Précarité de la prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH –SIDA jusqu’à quand … ? |
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En effet, de nombreuses situations de pré-ruptures d’antirétroviraux (ARV) et de réactifs ont été constatées dans le centre de prise en charge (CTA). Depuis 2009, le centre de traitement ambulatoire de Nouakchott n’a cessé de faire face à ces situations de manière répétitive. Cette situation affecte douloureusement la vie de milliers de personnes vivant avec le VIH et contraint les médecins à délivrer des médicaments au compte-goutte et à remplacer les molécules de manière aléatoire pour les adultes[1]. Le suivi biologique est interrompu à cause de ruptures totales de réactifs et de consommable servant à effectuer les examens nécessaires au suivi de l’efficacité des traitements et aux tests de dépistage. Ces examens sont particulièrement essentiels pour garantir la qualité de la prise en charge, détecter une éventuelle résistance au traitement, initier et évaluer des nouvelles inclusions. Il est à souligner que la fréquence de ces ruptures est devenue récurrente suite au conflit entre l’Etat mauritanien et ses bailleurs, en l’occurrence le Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (FMSTP) et la Banque Mondiale. En 2009, le Fonds Mondial avait alors suspendu l’ensemble de ses subventions du volet VIH/sida à la Mauritanie. Après deux ans de négociations, l’Etat Mauritanien a respecté l’ensemble des exigences du Fond Mondial à commencer par l’arrestation des personnes jugées responsable de la situation y compris le remboursement de 4100000 USA ( quatre millions cent mille Dollars ) par l’l’Etat ; il était prévu que les subventions reprennent pour permettre d’améliorer l’existant, de corriger les manquements notamment les molécules de forme pédiatrique, la décentralisation des soins y compris des ARV . Nous saluons vivement ces efforts de l’état même si par ailleurs, nous restons très inquiets face à d’autres problèmes qui menacent dangereusement la vie des personnes vivant avec le VIH. Il s’agit, entre autres de : - l’absence d’une stratégie nationale d’approvisionnement des ARV: la multiplicité des voies d’approvisionnement en médicaments et produits pharmaceutiques nuisant gravement à la gestion des stocks car occasionnant très souvent des retards dans la commande, la livraison, la bonne prévision et la fiabilité des produits… - l’absence d’une ligne budgétaire étatique pour la prise en charge : le financement MAP de la BM arrive à terme le 31 mars 2012 ; le plan de continuité du FM (pas encore confirmé) est très réduit et ne prend pas en compte les nouvelles inclusions de traitement ; Mais seulement 1630 sur les 3755 suivis actuellement. L’annulation du round 11 par le Fond Mondial. De lors, il devient aisé de comprendre pourquoi les questions suivantes nous préoccupent : 1. Que deviendront les malades non couvert par le plan de continuité de service si toutefois celui-ci est approuvé ? 2. De quelle prise en charge bénéficieront toutes les PVVIH si ledit plan de continuité de service n’est pas approuvé ? 3. Quel sera le sort de nos enfants en absence de médicament antirétroviral de forme pédiatrique ? Nous, communauté des personnes vivant avec le VIH et les personnes affectées, profitons de la commémoration de la journée mondiale de lutte contre le VIH/sida pour exhorter l’Etat Mauritanien à respecter ses engagements et à mettre en place une série de mesures draconiennes afin de garantir l’accès au traitement de qualité . L’Etat Mauritanien demeurant le seul garant de notre survie. A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le VIH/sida, en vue de garantir la disponibilité des ARV et des réactifs pour le suivi (y compris pour nos enfants), nous demandons: - Le respect et l’application de la loi 042/2007 relative à la prévention, à la prise en charge et au contrôle du VIH sida; - Respect du cadre stratégique national de la prise en charge des PVVIH.
Fait à Nouakchott, le 30 Novembre 2011 Par la communauté des PVVIH Contact presse - Fatimata Ball 36279470 / - Mouhamédou ould Weddou 22428738
[1]Il faut par ailleurs noter que les formes pédiatriques sont inexistantes et que les enfants de moins de 5 ans n’ont pas accès à un traitement qui sauverait leur vie. |
Mercredi, 30 Novembre 2011 21:31 |