
La melahfa où voile que porte la mauritanienne est une tenue typiquement africaine, elle n’est pas arabe (de même que le boubou-dara-a- chez les hommes). Le port de cette tenue ne se retrouve dans leMaghreb arabe que chez la mauritanienne et cher la femme sahraouie, mais vous ne la trouverez nulle part chez les autres peuplades de l’Afrique du nord, encore moins chez les arabes d’Asie, alors que même sous une exception apparente, on la retrouve chez la femme targuie (touareg) du Niger et au Mali, au niveau de la femme du Tchad, du Soudan, de l’Erythrée, de la Somalie et de l’Ethiopie.
Donc c’est au sein des peuples négroïdes qu’on trouve ce type de vêtement. A vouloir concevoir la melahfa dans l’univers arabophone, devient un contre sens, à l’échelle de ses origines africaines, son port renvoie à l’ensemble de valeurs culturelles que l’on ne retrouve que dans les us et coutumes de certains peuples des pays de la bande sahélo-sahélienne cités plus haut.
Au-delà de cette réalité, il y a l’africanisme de cette tenue bien de chez nous, qui nie tout ce qu’elle peut partager avec les autres peuples arabes où maghrébins.
La jeune mauresque portait un boubou avec de beaux ornements au cou, une tenue qu’elle abandonnait à sa puberté pour la melfa.
Sa tête était bien faite d’un assemblage appelé « harf et guêtaaya » dont les objets les plus typiques étaient certainement les trois « jdaayel », les deux « gurja » que l’on met sous trois premiers, ensuite vint la « guitaaya » et le « chemel a gava » bien maintenu au devant de la tête, visible avec ses bijoux en or où en argent, le « boute » au milieu d’autres parures sur le « chemel a gava ».
La mauritanienne maure portait des perles rares d’une grande beauté à l’image de « El morvi », « leublah », « haba el guirya », « niil » et « zen-zair » entre autres. Ces perles pouvaient à elles seules servir de monnaie d’échange pour acheter du cheptel, car elles avaient de la valeur. Une valeur qui le demeure du reste, pour les connaisseurs.
Chez les hommes, l’esthétique traditionnelle n’était pas en reste sous ses jours les plus « originaux », avec le boubou fendu au milieu (cheuguete ilkhiyra) était la tenue d’apparat et le « mbeumbaay » qui est devenu le « seurwal », servait de pantalon bouffant.
La quête fiévreuse de notre mauritanité, ne sera une thèse soutenable que sous la quête de l’affirmation de notre identité culturelle, et ne va s’organiser que dans le cadre d’une mise en exergue d’une particularité avec l’univers de schlems bien propres à nous qui sont loin d’un renouveau culturel, esthétique où artistique, c’est bien plus que cela, quand l’identité prend forme dans le cadre d’une particularité sans rapport avec l’universel. Il faut que l’universel porte le particulier pour que celui-ci soit un particularisme, à l’image de notre port vestimentaire qui est bien de chez nous.
Que des mauritaniens qui cherchent à s’identifier, s’approprient un autre concept pour penser leur histoire et leur identité, cette identité n’en est pas une, parce qu’on se réfère à l’autre pour se particulariser même si comme dit l’adage « l’habit ne fait pas le moine ».
ADN
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