L'apparition d'un premier cas à Lagos le 20 juillet avait laissé craindre les pires scénarios catastrophe dans la mégalopole de plus de 20 millions d'habitants, aux infrastructures médicales en piteux état. Le pays avait même décrété l'état d'urgence au mois d'août.
Pourtant, grâce à une réaction rapide et efficace des autorités, l'épidémie a été contenue rapidement et n'a fait "que" 20 victimes, dont huit sont mortes, dans ce pays de plus de 170 millions d'habitants, le plus peuplé d'Afrique.
Près de 900 personnes potentiellement à risque ont été suivies à Lagos et à Port-Harcourt, dans le Sud pétrolier, où un collègue du premier cas, infecté, s'était enfui, y contaminant à son tour un médecin.
Ce travail de fourmi a été possible dans une ville comme Lagos grâce à un dispositif d'urgence existant, destiné à la lutte contre la poliomyélite, immédiatement adapté à Ebola, et à l'expertise de spécialistes des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), déjà présents au Nigeria (…).
M. Vaz a cependant estimé que le Nigeria ne devait pas baisser la garde tant que l'épidémie n'est pas contenue dans le reste de la région."Nous avons gagné une bataille, mais (nous aurons gagné) la guerre seulement quand l'épidémie aura pris fin dans toute l'Afrique de l'Ouest", a-t-il rappelé.
Le Nigeria, du fait de sa position géographique et de ses frontières, poreuses et très étendues, reste vulnérable à l'importation de nouveaux cas, a-t-il souligné.
Des postes de contrôle de température corporelle ont été installés dans tous les aéroports et ports du pays.
Aucune frontière n'a cependant été fermée et aucune restriction n'a été imposée aux compagnies aériennes, même si Arik, la plus grosse compagnie aérienne privée nigériane, a décidé d'elle-même de cesser ses liaisons avec le Liberia et la Sierra Leone, les deux pays les plus durement touchés par l'épidémie.
Rui Gama Vaz a appelé les autorités nigérianes à observer scrupuleusement les mesures préventives énoncées par l'OMS.
"Si un pays comme le Nigeria (...) peut le faire (...) tous les pays du monde confrontés à l'importation d'un cas (d'Ebola) peuvent limiter la propagation (du virus) à un petit nombre de cas", a pour sa part déclaré Margaret Chan, la directrice générale de l'OMS.