LE BÉNIN SE RAPPROCHE DE L'ABOLITION DE LA PEINE DE MORT |
(Amnesty Internationale) Le Bénin vient de faire un grand pas en avant vers l'abolition de la peine de mort, l'Assemblée nationale de ce pays ayant voté en faveur de la ratification d'un traité international interdisant ce châtiment jeudi 17 août. Le Bénin serait le 74e État du monde à devenir partie au deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui recommande l'abolition de la peine capitale. « Il convient de saluer les autorités béninoises pour cette avancée importante, qui ferait converger leur système pénal et le courant mondial visant à faire de ce châtiment cruel une pratique hors-la-loi », a déclaré Véronique Aubert, directrice adjointe du programme Afrique d'Amnesty International. « Thomas Boni Yayi, le président béninois, doit agir promptement afin de finaliser la ratification par le Bénin du Protocole facultatif, et l'exemple montré par ce pays doit être suivi par ses voisins d'Afrique de l'Ouest n'ayant pas encore aboli la peine de mort ». Si le Code pénal du Bénin dispose que la peine de mort peut être prononcée pour diverses infractions, les autorités n'ont procédé à aucune exécution depuis plus de deux décennies. À la connaissance d'Amnesty International, les dernières exécutions dans ce pays remontent à septembre 1987, lorsque deux personnes ont été passées par les armes après avoir été condamnées à la peine capitale pour un meurtre rituel. L'année précédente, six personnes avaient été exécutées de la même manière après avoir été déclarées coupables de vol à main armée et de meurtre. La dernière condamnation à mort a été prononcée en 2010 contre une femme jugée pour meurtre par contumace. Au moins 14 personnes se trouvent actuellement dans le quartier des condamnés à mort de diverses prisons béninoises. Le Bénin rejoint d'autres pays prenant le chemin de l'abolition de la peine capitale en Afrique. À ce jour, 16 pays africains ont aboli la peine de mort pour tous les crimes ; trois d'entre eux – le Burundi, le Gabon et le Togo – l'ont fait au cours des deux dernières années. Malgré ces avancées importantes, il reste beaucoup à faire pour que ce châtiment soit aboli dans le monde entier. En 2010, 23 pays ont procédé à des exécutions et 67 ont prononcé de nouvelles condamnations à mort. Les méthodes d'exécution utilisées ont inclus la décapitation, l'électrocution, la pendaison, l'injection létale et la fusillade. « La peine de mort est le châtiment le plus cruel et inhumain qui soit, et ne devrait être utilisée sous aucune circonstance par quelque pays que ce soit », a ajouté Véronique Aubert. « Les États qui continuent à y recourir connaissent un isolement accru car ils doivent lutter contre une opinion publique mondiale et des pratiques juridiques de plus en plus opposées à cette pratique. » |
Mardi, 23 Août 2011 17:22 |