..... La Mauritanie participera à l'oeuvre de construction à la Libye nouvelle.
Le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a prononcé aujourdhui un important discours devant la conférence internationale de soutien à la Libye nouvelle qui s'est ouverte jeudi à Paris. Voici le texte intégral de ce discours.
" Excellence Monsieur le Président Nicolas Sarkozy, Président de la République Française, Hôte de la Conférence ;
" Majestés, Altesses, Excellences, Mesdames, Messieurs les Souverains, Emirs, Chefs d'Etats et de Gouvernements, Chefs de Délégation, Ministres, Ambassadeurs, Responsables d'Organisations Internationales ;
Permettez-moi, en premier lieu, de remercier sincèrement le Président de la République française, Son Excellence Monsieur Nicolas Sarkozy et de le féliciter vivement pour son heureuse initiative d'organiser cette Conférence Internationale de Soutien à la Libye nouvelle, à un moment crucial de l'histoire de ce pays frère et ami, qui nous est tous si cher.
C'est, pour nous, un insigne honneur, autant qu'un immense plaisir, de participer, à vos côtés, à cette Conférence, dans cette belle capitale française, symbole de la liberté et des droits de l'Homme, sur invitation de notre illustre hôte, le Président Nicolas Sarkozy.
Majestés, Altesses, Excellences, Honorable Assistance,
Dès le début du soulèvement de Benghazi, la République Islamique de Mauritanie, s'était rangée, on s'en souvient, du côté du peuple libyen, en proclamant, le 23 février, sa condamnation énergique de l'usage disproportionné de la violence, contre les manifestations civiles et en affirmant son soutien agissant aux aspirations légitimes du peuple libyen à la liberté, à la dignité et à la démocratie.
Une proposition analogue avait aussi été très tôt adoptée par notre organisation continentale, l'Union Africaine, dans une déclaration publiée à Addis Abeba le 25 février.
Le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine s'était, de son côté, empressé de tenir une réunion au Sommet le 10 mars, à l'effet de mettre sur pied un Comité Ad hoc de haut niveau, comprenant cinq Chefs d'Etats, représentants les diverses régions du Continent, dont j'ai eu l'honneur d'assurer la présidence, et de formuler une feuille de route proposant une solution pacifique au conflit, de nature à garantir les aspirations légitimes du peuple libyen frère.
L'Union Africaine et le Comité Ad hoc de haut niveau n'ont épargné aucun effort dans cette voie, ayant été le premier Acteur international à rencontrer les deux protagonistes de la crise libyenne respectivement à Tripoli (le 10 avril) et Benghazi (le 11 avril) aux fins de leur présenter la teneur de notre feuille de route avec le seul souci de contribuer à une juste solution de ce conflit. Nous avons reçu les représentants qualifiés des deux parties, avec un esprit ouvert et animés par d'excellentes prédispositions, tant à Addis Abeba, qu'à Nouakchott, Pretoria et Malabo.
Il va de soi que notre Organisation Continentale et son Comité Ad hoc de haut niveau ont oeuvré de concert avec les Organisations Internationales et les partenaires bilatéraux concernés, dans le but évident d'harmoniser les points de vue et d'inscrire notre action en cohérence avec celle des autres acteurs, de façon à ce que la Communauté Internationale puisse parler d'une seule voix, face à cette douloureuse crise, dont les conséquences économiques, sociales, politiques, diplomatiques et sécuritaires sur nos sous régions, maghrébine et sahélo saharienne ainsi que sur le Continent Africain, dans son ensemble, n'échappent à personne.
Dans le cadre de la mission du Comité Ad hoc de haut niveau nous avons entrepris de multiples initiatives, en envoyant des émissaires spéciaux et en recevant des représentants attitrés délégués à cette fin par les deux parties, dans l'unique objectif d'épargner à la Libye des pertes en vies humaines, des souffrances et la destruction de ses infrastructures de base.
Au stade où nous en sommes, avec la chute du régime du Colonel Kadhafi et le contrôle de Tripoli et de la majorité du territoire par les forces du CNT, nous formulons le voeu ardent que la sécurité, l'ordre et la stabilité règnent à nouveau dans ce pays, d'intérêt stratégique pour notre sous région et notre Continent, afin qu'il puisse sauvegarder son intégrité territoriale et son unité et préserver sa paix civile.
Le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine réuni à Addis Abeba, le 26 août dernier, a lancé un appel en faveur de la formation d'un Gouvernement de Transition, inclusif, qui occupera tout naturellement le siège de la Libye au sein de l'Union Africaine.
Majestés, Altesses, Excellences, Honorable Assistance,
Je saisis l'opportunité de cette Conférence pour lancer, du haut de cette auguste tribune, un vibrant appel au peuple libyen frère, à ses dirigeants politiques et militaires, à ses élites intellectuelles et spirituelles et à ses forces sociales, à l'effet de tourner la page de la violence et de la confrontation armée, ouvrant ainsi la voie à la réconciliation et à la concorde.
L'heure est désormais à la reconstruction d'une Libye nouvelle, fédérant toutes ses composantes politiques, sociales et territoriales sous le toit unifié et unitaire d'un Etat de Droit, garantissant les libertés fondamentales et la sauvegarde des intérêts nationaux, à travers des institutions constitutionnelles libres et démocratiques, à l'issue d'une transition inclusive.
La République Islamique de Mauritanie ne saurait, bien évidemment, se soustraire à ses obligations morales, de participer, dans toute la mesure de ses moyens, à l'oeuvre de reconstruction de cette Libye nouvelle, à la restauration de la paix civile et à la réduction des souffrances du peuple libyen frère.
Je ne saurais terminer sans réitérer mes remerciements aux organisateurs, en leur adressant mes chaleureuses félicitations pour le succès de cette Conférence.
Je vous remercie". |