"La Mauritanie, pays riche de sa double appartenance à l'espace magrébin et subsaharien, constitue un emplacement idéal pour l'implantation d'un nouvel institut afro-arabe de culture de la paix". C'est ce qu'a déclaré le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz dans son discours prononcé à l'occasion de la remise du prix Unesco de la paix décerné ce mercredi à Paris à une l'ONG argentine "Grands-mères de la Place de mai"
Le Chef de l'Etat a souligné que "la création d'un tel institut dans la région sahélo-saharienne, avec l'appui de l'UNESCO et du Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, aiderait à former une masse critique de chercheurs et à mutualiser les outils d'aide à la décision, non seulement au sujet de la problématique de la recherche de la paix, mais aussi à propos de questions connexes, tels les trafics illicites, le banditisme armé et la grande délinquance en général, autour et dans le désert du Sahara".
Voici le texte, dans son intégralité, de ce discours:
"Excellences, Messieurs les Chefs d'Etat,
Madame Irina BOCOVA, Directrice générale de l'UNESCO
Messieurs le Protecteur et le Parrain du Prix Félix Houphouët-Boigny,
Excellence Monsieur Mario SOARES, Président du Jury du Prix Félix Houphouët-Boigny,
Monsieur le Secrétaire Exécutif du Prix Félix Houphouët-Boigny,
Mesdames les "Grands-mères de la Place de mai", Lauréates du Prix Félix Houphouët-Boigny
Honorables invités
Mesdames et Messieurs
Permettez-moi d'exprimer mes sincères remerciements et ma profonde gratitude, pour l'honneur que me fait Madame la Directrice générale de l'UNESCO, en m'invitant à prendre part à la cérémonie solennelle de remise du Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, édition 2011.
Je voudrais rendre, à titre posthume, un hommage mérité à un illustre fils de notre continent, feu Félix Houphouët-Boigny, le "sage de l'Afrique", qui a su bâtir, dans la paix et la concorde, une nation ivoirienne riche de sa diversité culturelle, ouverte sur son environnement régional et international et prospère du labeur et des talents de ses habitants et de ses fabuleuses potentialités économiques, à telle enseigne que nombre d'observateurs n'avaient pas hésité, à l'époque, à parler de "miracle ivoirien".
Le Prix Félix Houphouët-Boigny honore, certes, la mémoire d'un homme politique hors pair, mais aussi de tout un continent; un contient dont la jeunesse, aux prises avec les incertitudes d'un monde en perpétuel bouleversement, peut s'inspirer aujourd'hui d'un "modèle" authentique, pour mieux maitriser le présent et appréhender l'avenir.
Sous le leadership de notre frère, Le Président Alassane Dramane Ouattara, la Côte d'Ivoire recouvre, aujourd'hui -à la satisfaction de ses citoyens et de ses nombreux amis dans la sous-région et de par le monde- la place de choix qui est la sienne, sur la scène régionale et internationale.
Excellences,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Le jury, en décernant, cette année, le Prix Félix Houphouët-Boigny aux Grands-mères de la place de mai à Buenos Aires, en hommage au combat pacifique et inlassable pour la dignité des leurs et au-delà de tous les laissés-pour-compte en Amérique latine et ailleurs, envoie un message sans équivoque, en faveur de la promotion de la culture de la paix et des droits humains fondamentaux.
Il s'agit là d'une contribution de la plus haute importance, à l'oeuvre de civilisation humaine. Qu'il me soit permis de féliciter chaleureusement les vaillantes récipiendaires du Prix Félix Houphouët-Boigny 2011 et de rendre hommage à leur pugnacité dans leur quête de justice.
Excellences,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
La promotion de la culture de la paix en Afrique, exige d'actionner simultanément plusieurs leviers; il s'agit, en effet, de prendre des mesures vigoureuses en vue de soulager la grande détresse matérielle des plus démunis, de mettre sur pied les instruments juridiques et financiers adaptés pour mettre fin aux séquelles des conflits internes, aux pratiques archaïques séculaires, spécialement celles visant les femmes, et de mobiliser les ressources disponibles pour améliorer les taux d'accès aux services de base, tels l'eau potable, la santé, l'éducation et l'électricité.
Dans un contexte économique mondial défavorable, l'Afrique apprend à compter sur ses ressources propres; cela exige une rationalisation de l'usage des moyens publics, nécessitant l'engagement d'une lutte vigoureuse contre la gabegie. Tel est sommairement l'un des soucis majeurs de l'action publique que le gouvernement mauritanien, a l'honneur de mettre en oeuvre, en ce moment.
Excellences,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
La Mauritanie, pays riche de sa double appartenance à l'espace magrébin et subsaharien, constitue un emplacement idéal pour l'implantation d'un nouvel institut afro-arabe de culture de la paix. La création d'un tel institut, dans la région sahélo-saharienne, avec l'appui de l'UNESCO et du Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, aiderait à former une masse critique de chercheurs et à mutualiser les outils d'aide à la décision, non
seulement au sujet de la problématique de la recherche de la paix, mais aussi à propos de questions connexes, tels les trafics illicites, le banditisme armé et la grande délinquance en général, autour et dans le désert du Sahara.
Excellences,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Je ne saurais terminer ce mot, sans exprimer mon estime et ma grande admiration pour les organisateurs de la présente cérémonie et leur renouveler mes sincères remerciements.
Je vous remercie"
Notons que ce prix se propose d'honorer les personnes vivantes, institutions ou organismes publics ou privés en activité ayant contribué de manière significative à la promotion, à la recherche, à la sauvegarde ou au maintien de la paix, dans le respect de la Charte des Nations Unies et de l'Acte constitutif de l'UNESCO.
Créé en 1989 par une résolution parrainée par 120 pays et adoptée par la 25e session de la Conférence générale de l'UNESCO, ce prix se situe dans la droite ligne de la philosophie des pères fondateurs de l'UNESCO, qui, dans le préambule de l'Acte constitutif de l'Organisation, déclarent solennellement que: "Les guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix".
AMI |