Ouvert samedi dernier  par le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz  le Dialogue National se poursuit au Centre International des Conférences de Nouakchott entre les 74 participants (37 de la majorité et 37 de l’opposition). Six groupes thématiques ont été constitués.

Les membres du premier groupe thématique relatif au renforcement de la démocratie et des libertés publiques, aux média publics, au rôle et à la place de l’opposition démocratique  et à la réforme de l’appareil judiciaire ont commencé à débattre à partir de ce mardi 20 septembre 2011. Les partis de l’Opposition, présents au dialogue, et quatre partis de la majorité, proposent un régime semi-présidentiel avec de « larges pouvoirs au premier Ministre qui nomme les ministres de la Défense, de l’Intérieur,  dispose de l’administration et supervise l’action des entreprises et des établissements publics”. Pour les dialogueurs du parti au pouvoir, l’UPR, « pas question de toucher aux attributions constitutionnelles du président de la République même si il y a urgence à rationaliser les institutions constitutionnelles pour s’assurer de leur efficacité ». Plusieurs participants des deux bords ont appelé à revenir, comme ce fut le cas sous la 1^ère république de Mokhtar Ould Daddah, au système monocaméral et, donc, à en découdre avec la chambre haute du parlement. Après d’âpres discussions, les différents intervenants des deux pôles ont appelé à une révision de la constitution en conciliant les objectifs d’un Etat fort avec un équilibre des institutions.

Au même moment presque, les dix partis de l’opposition non participants au Dialogue National ont organisé au siège du parti de la Convergence Démocratique un point de presse pour expliquer la batterie d’actions qu’ils entendent activer pour contrecarrer les assises du Dialogue. « Ce qui se passe au Palais des Congrès est une pièce théâtrale mal conçue et qui n’aura aucun effet. Dans son discours d’ouverture, le président de la République n’a donné aucune garantie pour appliquer les délibérations du Dialogue » dixit le président en exercice de la Coordination de l’Opposition Démocratique, Mahfoudh Ould Bettah, proche de l’ancien président Ely Ould Mohamed Val. Le député Moustapha Ould Bedredine de l’Union des Forces du Progrès a indiqué que « les dix partis boycottistes ne regrettent pas d’avoir opté pour la politique de la chaise vide et ne sont pas concernés par les résultats de ce Dialogue qui est loin d’être inclusif ». Selon Bedredine, pour sortir de cette crise qui ne cesse de s’aggraver, «  trois variantes s’offrent : le dialogue sur la base de l’Accord de Dakar, la révolution comme en Tunisie, Egypte ou Libye ou encore un coup d’Etat militaire ». Au cours de ce point de presse, le président du PLEJ, Bâ Mamadou Alassane dit Dialogue a donné sa propre appréciation du Dialogue National édition 2011 : " Le président Mokhtar Ould Daddah participait en personne aux assises des dialogues avec ses opposants et encaissait dans la bonne humeur les critiques les plus dures", a confirmé le président du PLEJ. Les débats étaient ouverts, passionnants et fructueux, précise-t-il. "C’est pour dire que ce qui se passe au Palais des Congrès aujourd’hui n’est pas un dialogue" a remarqué le ministre du Dialogue sous Mokhtar Ould Daddah. Pour Ghoulam  Ould El Haj Cheikh, vice-président du parti islamiste Tawassoul « le général Mohamed Ould Abdel Aziz est aujourd’hui l’unique dirigeant militaire de la région (...) Nous allons contacter les différents ambassadeurs des pays amis pour leur expliquer le pourquoi de notre refus à ce Dialogue ».

Interrogé sur ces réactions  de l’opposition boycottiste, Mohamed Ould El Kory, rapporteur de la Commission Politique du parti au pouvoir, l’UPR et directeur de la communication à l’ANAIR a précisé : « selon nos sources, au cours de la dernière réunion de la COD, dimanche dernier au siège du parti d’Ould Bettah, chacun des dirigeants de ces partis refusait d’aller aux ambassades des Etats-Unis d’Amérique ou des pays européens à Nouakchott pour expliquer leur boycott. Y compris le président en exercice de la COD(...) C’est vrai que depuis les fuites de WikiLeaks, l’opinion publique mauritanienne a eu accès au secret des conciliabules des chancelleries où nos opposants ont pris la fâcheuse habitude d’insulter le présent et l’avenir de la Mauritanie. Aujourd’hui,  c’est bien pour ce présent et ce futur de notre chère nation que notre volonté de dialoguer reste inébranlable. Il en va de la stabilité et de la paix dans ce pays. Aujourd’hui, nous nous félicitons de l’entrée au Dialogue des participants du parti du sursaut de la jeunesse pour la nation. Ils apporteront certainement de la qualité aux délibérations collectives. Mais les portes du Dialogue National  restent ouvertes pour toutes les formations politiques du pays. Toute la communauté nationale entière doit répondre aux exigences du temps présent ».

Les participants :

Majorité présidentielle  

1)      Ahmed Ould Bahya, Ministre d'Etat à l'Education Nationale, à l'Enseignement supérieur et la Recherche Scientifique

2)      Mohamed Yahya Ould Horma, chargé de mission à la Présidence de la République, premier-vice président de l’Union Pour la République (UPR)

3)      Mohamed Mahmoud Ould Jaafar, président de la Commission Politique de l’UPR

4)      Mintate Mint Hdeïd, secrétaire générale du Parti Républicain pour la Démocratie et le Renouveau ( PRDR), présidente en exercice de la Coalition des Partis de la Majorité (CPM)

5)      Kane Hamidou Baba, député, président du Mouvement Pour la Refondation (MPR)

6)      Oumar Ould Maatala, secrétaire général de l’UPR

7)      Ibrahima Moctar Sarr, président de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Réconciliation (AJD/MR)

8)       Ethmane Ould Abou El Maali, président du parti Al Vadila

9)      Yahya Ould Sidi El Moustaph, vice-président du parti ADIL (Pacte National pour la Démocratie et le Développement)

10)   Sangot Ousmane, sénateur, premier vice-président de l’Union Pour la Démocratie et le Progrès (UDP)

11)   Toutou Mint Khattri, ancienne ministre, ADIL

12)   Isselmou Ould Moustapha, président d’un parti

13)   Sidi Ould Khliva, ancien ministre ADIL

14)   Cheikh Ould Horma, ancien ministre, UPR

15)   M’Barka Vall Vergès, Inspectrice Générale d’Etat, UPR

16)   Mokhtar Ould Dahi, ambassadeur de Mauritanie en Italie UPR

17)   Fatimata Bass, UPR

18)   Mokhtar Ould Diay, membre de la Commission Politique de l’UPR, DG des Impôts

19)   Mohamed Ould Babetta, coordinateur PDU, UPR

20)   Ba Abdoulaye Mamadou, DG SMCP, UPR

21)   Ali Ould Mohamed Salem Ould Jdeïdou, conseiller juridique Présidence, UPR

22)   Mokhtar Ould Abdallahi, UPR

23)   Sidna Ould N’Dah, ADIL

24)   El Mokhtar Ould Mohamed, ADIL

25)   Lalla Mint Moulaye Chérif Ethmane , présidente du parti du sursaut de la jeunesse pour la nation

26)   Mohamed Lemine Ould Cheikh, député, UPR

27)   Yarba Ould Sghaïr, DG AMI, UPR

28)   Mohamed Ould Ahmed Salem, UDP

29)   El Khalil Ould Tiyeb, depute, UPR

30)   Mohamed Diagana, membre  de la Commission Politique de l’UPR

31)   Mohamed Ould Sid’Ahmed Ould Ahmed, député, UPR

32)   Zeïnabou Diallo, vice-présidente, UPR

33)   Sidi Mohamed Ould Maham, président de la Haute Cour de Justice, UPR

Experts :

Mouhcen Ould Haj, vice-président du Sénat, UPR

Ba Madine , DG ANAIR, UPR

Mohamed Lemine Ould Chamekh, membre de la Commission Politique de l’UPR

Mohamed Limam Ould Benna, Jeunesse, UPR

Mohamed Mahmoud Ould Bouassriya, UPR

Djindé Bal, parti du sursaut de la jeunesse pour la nation

Sidi Ould Samba, PRDR

Participants :

              Opposition :

1         Boïdiel Ould Houmeyd, président d’EL WIAM

2         Correra Isagha, vice-président de l’Alliance Populaire Progressiste (APP)

3         Mohamed Ould Sid’Ahmed Lek’Hal, président du parti pour la Réforme et l’Egalité (HAMAM)

4         Idoumou Ould Abdi Ould Jiyed, secrétaire général d’EL WIAM

5         Mohamed Lemine Ould Naty, ancien ministre, APP

6         Ghassem Ould Bellali, député, EL WIAM

7         Mohamed Ould Yargue, ancien ministre, APP

8         Abderrahmane Ould Mahmoud, APP

9         Maalouma Mint Bilal, député, APP

10      Sall Abdoulaye, APP

11     Bedahiya Ould Sbaï, député, APP

12     Sghaïr Ould Atigh, APP

13     Ahmedou Ould Abdallahi, APP

14     Maïmouna Mint Yargueït, APP

15     Taleb Mohamed Ould Lemrabott, ancien député, APP

16     Ahmed Mahmoud Ould Yacoub, APP

17     Mohamed Ould Yargueït, APP

18     Courou Ba, APP

19     Dadda Mint El Moustapha, APP

20     Mohamed Ould Bilal, APP

21     Fatma Mint El Mokhtar

22     Touré Mamadou, ancien directeur à Air Mauritanie, APP

23     Diagana Khalilou, APP

24     Baba Ould Sidi, député, EL WIAM

25     Mohamed Ahid Ould Sidi Mohamed, APP

26     Ahmed Ould Abeïd, SAWAB

27     Hamoudi Ould Brahim, SAWAB

28     Amanatou Allah Ould Bakha, SAWAB

29     Mohamed El Kory Ould El Arbi, idéologue du parti baathiste SAWAB

30     Nana Ould El Mami, SAWAB

31     Abdel Kader Fall, SAWAB

32     Mohamed Radhi Ould Nahah, SAWAB

33     Mohamed El Mokhtar Ould Melil, SAWAB

34     Abou Saïdou Sy, SAWAB

35     Mouamar Ould Ahmed Salem, SAWAB

MAURITANIE 24