Projet Guelb II, le montage de l’usine fera-t-il sécher les mamelles de la SNIM ? |
Dix mois après la pose de la première pierre du Projet Guelb II, où en est la Mauritanie avec les perspectives d’une augmentation de production en fer de la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM)? Louverture des offres pour le montage de l’usine d’enrichissement de minerai de fer a-t-ils été transparents ? Les experts sont sceptiques quant à l’avenir du proje tIl s’agit ambitieux projet qui comporte la construction et de l’équipement d’une deuxième usine d’enrichissement de minerai de fer à côté de l’actuelle usine des Guelbs qui fut réalisé à la veille des années 80. Avec cette nouvelle réalisation, la SNIM pourrait accroître sa capacité de production annuelle de concentrés. Car avec au moins 4 millions de tonnes de minerais concentrés par an, cet investissement de 500 millions d’euros est censé couvrir l’extension de la mine existante, la construction d’une usine d’enrichissement de minerais de fer d’une capacité annuelle d’environ 5 MT de concentrés de haute qualité, la modernisation et l’extension des installations annexes existantes ainsi que l’extension de la centrale électrique et l’exploitation d’un nouveau champ captant d’eau. Le projet a été l’objet d’un appel d’offre sur les trois premiers lots en décembre 2010. Le dépôt des offres a été effectué le 30 juin 2011, soit un jour avant leur ouverture, un rapport d’évaluation a été émis vers le 20 juillet par l’ingénieur Conseil de SNC Lavalin qui est une entreprise canadienne reconnue. Il s’en est suivi l’audit de cette évaluation afin de juger de la régularité des procédures. Le rapport a été envoyé à la SNIM avec un classement donnant dans l’ordre de mérite les groupes AFCONS (indien), ORASCOM (Egyptien), G Five (Sud Africain) et COPISA (Espagnol). Ces prestataires de service sont donc présélectionnés pour le montage de l’Usine en question. Dans les normes, ce classement devait permettre un choix judicieux sur la base des compétences reconnues aux groupes en concurrence et selon d’autres critères. Par exemple les règles voudraient que l’adjudication soit faite pour l’entreprise ou le fournisseur de services classé premier conformément au rapport ; mais au cas où ses prétentions budgétaires s’avéraient supérieures à la capacité de la société demandeuse, celle-ci peut s’adresser au second ou négocier. Au lieu de cela, la SNIM par la voix de sa commission des investissements a demandé une nouvelle cotation. Et curieusement, le groupe espagnol COPISA est repêché. Alors qu’il avait dans un premier temps demandé en contrepartie de ses services 221 millions de dollars US, ce groupe a fini par réduire ses prétentions à 141 millions de dollars. Et selon certains experts, il parait surprenant que cette réduction taillée presque sur mesure soit si proche du budget prévu par la SNIM. Comme si, des lobbys favorables aux espagnols avaient œuvré en cachette pour faire qualifier un partenaire espagnol qui aurait promis au bas mot 10 millions de dollars, ce virage à 180 degré a surpris, même les autres concurrents dont pourtant les ingénieurs et techniciens beaucoup moins cher que leurs homologues européens. Aussi, certaines sources très au fait de l’affaire, soupçonnent-ils une gabegie qui ne dit pas son nom. Car si les lobbys favorables à COPISA ont pu lui fournir des indications afin qu’il revoie son offre avec une si grande réduction, 80 millions environ, c’est qu’il ya forcément eu triche et pratique déloyale, soutiennent certains experts. Ces derniers soupçonnent que « compte tenu d’une incompétence du groupe COPISA, l’Etat mauritanien s’expose à des cascades d’avenants qui induiront des révisions de dépenses à la hausse au fur et à mesure de l’exécution du marché. Et ce n’est pas tout souligne-t-on encore. En plus de demander régulièrement des avenants sous prétexte que le travail à accomplir devra continuer, ce groupe ne respectera pas les délais prévus et du coup, chaque mois de retard dans l’exécution correspondra à une perte considérable d’argent pour le pays. Car on projette sur 40 millions de dollar d’entrée mensuelle sur une production de 5 millions de tonnes évaluée à 100 dollars la tonne. Or depuis le mois de juillet le projet aurait dû démarrer. Le montage de l’usine devait s’accomplir en 20 mois mais, le scepticisme fait dire aux observateurs bien averti, qu’il risque de se passer avec ce projet Guelb II, ce qui s’est passé avec les chinois il y a quelques mois et qui a suscité de vives polémiques. C’est le 25 novembre 2010 que Mohamed Ould Abdel Aziz a posé à Zouerate, la première du Projet Guelb II, visant l’augmentation de la production de la SNIM, poumon de l’économie mauritanienne depuis qu’il fut procédé aux tous premiers débuts de l’indépendance à la nationalisation de ce qui s’appelait MIFERMA. L’entrée du Guelb II en service est prévue pour 2011. L’année est presque finie. |
Samedi, 01 Octobre 2011 00:39 |