Une Vingtaine de ressortissants Sénégalais résident à Nouakchott sont portés disparus en Mauritanie, depuis le jeudi dernier (29 septembre), suite aux échauffourées ayant opposé de jeunes manifestants du Mouvement Touche pas à ma Nationalité aux forces de l’ordre dans le quartier de la Medina III.
Selon un de leurs compatriotes, ELHadj N’Diaye, ils ont été cueillis soit chez eux ou dans leurs lieux de travail et emmenés manu militari vers des destinations inconnues. On leur reprocherait d’avoir pris part aux manifestations alors que, déplore N’Diaye, certains faisaient le thé devant la porte de leur domicile avant d’être contraints par les forces de l’ordre à embarquer dans leurs véhicules. Il dénonce la passivité de l’ambassade du Sénégal qui ne porterait, dit il, pas assistance à ses ressortissants et des tracasseries à n’en pas finir dont ils sont victimes en Mauritanie.
« Les personnes interpellées n’ont aucunement pris part à ces manifestations. Malheureusement, ils étaient aux mauvais endroits et à la mauvaise heure », fait-il remarquer. N’Diaye interpelle les autorités sénégalaises à intercéder auprès de la Mauritanie pour la libération de cette vingtaine de personne dont il ignore les conditions de détention.
Le ministère de l'Intérieur et de la décentralisation a, dans une déclaration, rendue publique, le 30 Septembre, annoncé l'arrestation au total 56 manifestants, dont 13 étrangers, "qui encadraient les manifestants". Aucune indication n'a été donnée, par le MINT, sur les pays d'origine des étrangers interpelés
Le communiqué du ministère a, en outre précisé que tous les auteurs d'actes de vandalisme, de sabotage ou d'atteinte à la sécurité publique « seront punis, avec la plus grande fermeté, conformément à la loi ».
Des assertions battues en brèche par le coordinateur de Touche pas à ma Nationalité. Abdoul Birane Wane, avait déploré l’arrestation de personnes ne faisant pas partie des membres du collectif notamment parmi eux "des étrangers: un sénégalais qui vendait des "Roubmaye(robes de femmes)" et un autre mécanicien sénégalais pris de son lieu de travail". "La police a violé les domiciles dans les quartiers de forte présence étrangère pour nous pousser à crier pour leur libération", a-t-il ajouté. Mais, nous prenons nos militants en charge. Cependant, en tant que humain, nous nous soucions du sort de ces étrangers qui, selon lui, est de la responsabilité des organismes des droits humains. "Les autorités ne veulent pas apaiser la situation", a-t-il regretté.
Selon le collectif Touche pas à ma Nationalité, les individus arrêtés, lors des manifestations du jeudi dernier,sont "dispersés dans les commissariats" de Nouakchott, et la police "refuse qu'on leur apporte à manger".
Source : lecalame.info |