Depuis quelques jours, il est fait état d’opérations policières et administratives visant l’arrestation des travailleurs migrants dans la localité de Nouadhibou, à des fins d’expulsion du territoire mauritanien pour le seul motif de l’illégalité de leur séjour. Ces opérations ont conduit les autorités à rouvrir le centre de détention pour y parquer les détenus composés majoritairement de femmes et d’enfants, en attendant les formalités de leur expulsion.
Ces actes sont contraires non seulement aux accords d’établissement que notre pays entretient avec certains des pays de provenance de ces travailleurs, mais également contraires à la Convention des Nations Unies sur la protection des migrants et de leurs familles, aux Conventions 97 et 143 de l’Organisation Internationale de Travail (OIT).
La régularisation des conditions de séjour et de travail des migrants obéit à des formalités administratives qui respectent les droits humains et la liberté d’établissement et de circulation des personnes. Au lieu de chercher à cultiver l’amalgame et la xénophobie à travers des opérations chocs qui ne visent qu’à satisfaire les conditionnalités de l’Union Européenne pour ses investissements en Mauritanie, le gouvernement se devrait de mener et conduire une politique migratoire réfléchie et participative qui intègre toutes les dimensions et tous les acteurs concernés par cette problématique.
La CGTM condamne ces opérations chocs dignes des CRS dans certains pays menés à l’endroit de paisibles travailleurs migrants qui ne sont pas la cause des problèmes de pauvreté et de chômage que nous connaissons et à plus forte raison de la crise économique.
La CGTM appelle au respect de la dignité humaine et à l’arrêt immédiat de ces expulsions policières des travailleurs migrants.
Ampliations :
Confédération Syndicale Internationale (CSI)
Bureau International de Travail (BIT)
Nouakchott, le 08 avril 2012
Le Comité Exécutif de la CGTM |
Dimanche, 08 Avril 2012 23:18 |