La Mauritanie cherche à stimuler l'emploi |
L'objectif de ce séminaire organisé le 19 décembre était de diagnostiquer la situation de l’emploi dans le pays, les contraintes pesant sur la création d'emplois et le rôle des secteurs public et privé. Selon le ministre des affaires économiques et du développement, M. Sidi Ould Tah : "Cet atelier permettra aux participants de juger le niveau d'adéquation de la formation professionnelle avec les besoins en perpétuelle évolution du marché du travail." Le ministre a affirmé à cette occasion que "l’emploi constitue un défi dont l’élimination nécessite un taux de croissance acceptable et durable". Il a aussi noté que "la croissance à elle seule ne suffit pas à surmonter le problème de l’emploi, à moins qu’elle ne soit généralisée et que les conditions soient réunies pour en tirer profit en termes de création d’emplois". Ould Tah a ajouté que "la raison principale du chômage dans notre pays réside dans l’inadéquation de la formation avec les besoins du marché de l’emploi". Le ministre a enfin assuré que "le gouvernement a élaboré une politique ambitieuse dans le domaine de la formation professionnelle, qui prend en compte l’évolution des besoins du marché de l’emploi." Dans son discours d'ouverture de ce séminaire, Catherine Baumont-Keita, économiste en chef à la Banque afriaine de développement, a indiqué que "le gouvernement mauritanien a placé la problématique de l’emploi des jeunes au cœur de ses priorités". "Les récents événements dans certains pays de l’Afrique du Nord montrent combien le chômage des jeunes, notamment des jeunes diplômés, constitue un véritable défi pour les Etats et peut être source d’instabilités institutionnelle et sociale", a-t-elle ajouté. Elle a souligné que "en lançant cette étude, la Banque souhaite appuyer la Mauritanie dans ses efforts pour que la croissance soit plus créatrice d’emplois et se traduise en développement inclusif. Cette étude pourrait servir d’instrument de plaidoyer pour la mobilisation de ressources supplémentaires pour le pays." Selon le professeur Mohamed Ball, le développement de l'emploi devient un aspect important des efforts destinés à assurer le développement économique et social. "Maintenant que le taux de chômage dépasse 30 pour cent, la promotion de l’emploi est devenue un vecteur prioritaire dans la politique économique du pays", a-t-il déclaré, ajoutant que "ces dernières années, le gouvernement a intégré la lutte contre le chômage des jeunes diplômés dans le Cadre stratégique de réduction de la Pauvreté (CSRP) à travers les programmes d’insertion des diplômés en chômage mis en œuvre par la Commission pour les droits de l’Homme, la réduction de la pauvreté et l’intégration". Ball a cependant souligné que "les faibles résultats du système éducatif mauritanien et son échec à répondre aux besoins du marché du travail se sont traduits par d’importants pénuries en main d’œuvre qualifiée". Pour Sidi Ould Kerkoub, jeune diplômé chômeur, "ce ne sont pas les études qui manquent. Le gouvernement doit prendre de vraies mesures pour répondre à la demande qui augmente chaque jour. Aujourd’hui, il y a près de vingt mille diplômés chômeurs enregistrés à l’Agence pour l’emploi des jeunes (ANAPEJ). Et des dizaines de milliers d’autres ne sont même pas enregistrés." Mohamed Diop, un autre diplômé chômeur, estime lui que "depuis quelque temps, on voit que les choses commencent à bouger". "Dans toutes les régions du pays, ces centres de formation débouchant sur des qualifications en adéquation avec le marché de l’emploi et répondant aux attentes du secteur privé font leur apparition", ajoute-t-il. "L'accent est également mis sur la formation technique et professionnelle, ce qui est une bonne chose."
source Magharebia.com. |
Mardi, 01 Janvier 2013 19:14 |