Rassemblement National pour la Reforme et le Développement (TAWASSOUL) : COMMUNIQUE |
Cette situation a donné lieu à la naissance d’un mouvement revendicatif avec parfois un caractère armé qui a atteint son apogée avec la réclamation de l’indépendance de la province. La crise s’est compliquée davantage avec l’entrée en ligne des groupes extrémistes violents qui ont profité de l’absence de l’Autorité au Nord pour rallier les autres parties de la crise (Rebellions et Trafiquants) créant une situation incontrôlable. La France ancienne puissance coloniale, n’était pas absente de la scène parce qu’en plus de ses visées politiques et économiques, elle tient à marquer cette zone de son empreinte et y créer une présence coloniale visible. Pour se faire un prétexte, elle a saisi l’opportunité de la présence des groupes armés pour effrayer les régimes de la sous-région et les pousser à accepter le retour d’une domination qui vise les intérêts, les valeurs et les libertés des peuples de la zone. Il n’échappe à personne le rôle douteux que la France a joué dans l’effondrement du régime démocratique du Mali, aidée en cela par des régimes de la sous région dont le régime mauritanien laissant le champ ainsi ouvert à l’anarchie et à l’avancée des groupes extrémistes, pour créer les conditions d’une intervention sous prétexte de protéger ces pays contre le terrorisme. Ceux qui savent combien sont multiples les relations de la Mauritanie avec le Mali avec qui elle partage une frontière longue de plus 2.200 kms où se situent six de nos wilayas qui ont avec ce pays frère des liens étroits de fraternité, d’intérêts d’échange et de sécurité, mesurent bien l’impact que nous subissons et aurons à subir de ce qui se passe dans ce pays. Ce qui explique l’attention qu’accorde le Rassemblement National pour la reforme et le développement à la situation au Mali comme il l’a exprimé à maintes occasions. Et comme les évènements ont pris un tournant dangereux et que la guerre a éclaté, il nous est devenu obligatoire de clarifier notre position tout en affirmant que les intérêts de notre pays et notre peuple tout d’abord et ceux de nos voisins et la stabilité de notre zone, sont les seuls mobiles politiques qui nous animent. Partant de ces considérations : 1. Nous condamnons vivement l’intervention française et les attaques de son aviation qui a pris pour cible les villes et leurs habitants constitués d’innocents civiles dont des enfants et des femmes, rappelons que le colonisateur d’hier ne peut pas être le sauveur d’aujourd’hui ; 2. Nous réitérons notre condamnation et notre rejet des groupes prônant l’extrémisme et la violence qui ont nuit aux maliens et terni l’image de l’Islam avec leurs pratiques basées sur la contrainte, l’extrémisme et l’enlèvement. 3. Nous renouvelons notre appel pour le dialogue comme unique voie de règlement de la crise au Mali, dialogue qui vise les fils du pays et soit avec les groupes qui les représentent loin des envahisseurs occidentaux et des extrémistes violents ; 4. Nous rappelons notre position d’attachement à l’unité de l’Etat du Mali, sur l’intégrité de son territoire et ses habitants, insistant en même temps que cette unité garantisse les droits de tous les maliens notamment les habitants de l’Azawad qui ont souffert historiquement de la marginalisation et de l’injustice ; 5. Nous refusons toute implication de notre pays à cette guerre que ça soit directement ou sous forme de facilités ou de renseignements, insistant que notre droit se limite à éviter l’extension de la guerre et à la recherche de règlement pacifique et invitant nos forces armées nationales à s’acquitter de leur mission de protection de notre frontière et d’empêcher tout acte visant nos citoyens dans les régions frontalières ; 6. Nous demandons un cessez le feu immédiat et le retour à la situation d’avant les derniers évènements pour reprendre les négociations afin d’aboutir à un règlement et à ce que les médiateurs poursuivent leur mission noble de recherche d’un règlement pacifique de la crise ; 7. Nous condamnons toute agression contre les mauritaniens établis au Mali, Invitons les Autorités et l’Armée maliennes à assurer la sécurité des mauritaniens et leurs biens contre tous les dangers, invitons le gouvernement mauritanien à prendre ses responsabilités dans ce domaine et de prendre les mesures adéquates pour le rapatriement de nos citoyens en cas de besoin ; 8. Nous invitons les Oulémas de la Oumma Islamique, notamment l’Union Mondiale des Erudits Musulmans à entreprendre des démarches urgentes pour arrêter le drame et pour aboutir à un règlement qui conserve à ce grand pays musulman sa stabilité, nous invitons les sages de la sous région et ses pays conscients des dangers de cet embrasement de ne pas céder à la logique de la guerre et de reprendre les démarches du dialogue et de négociation, car, l’avenir de la sous région en dépend ; 9. Nous invitons le gouvernement mauritanien et l’ensemble des organisations humanitaires à déployer leurs efforts pour venir en aide aux réfugiés en errance sur nos frontières à cause de cette folle guerre. Le Bureau Politique Nouakchott, le 15/01/2013. |
Mercredi, 16 Janvier 2013 22:37 |