Excellence, Monsieur le Président de la République,
Nous, dockers de la Société Atlantic pelagic Nouadhibou venons très respectueusement par la présente vous souhaiter les vœux les meilleurs pour l’année 2013 et soumettre à votre haute appréciation certaines pratiques inhumaines de notre employeur.
En effet, le 28 Novembre 2011, au Palais de la Présidence, vous nous aviez promis l’amélioration de nos conditions de vie et de travail. Un an plus tard lors de votre meeting à Voum ELb Base à Nouadhibou, vous nous aviez réaffirmé votre détermination à régler ce problème des dockers.
Dix mois plus tard, nos attentes et espoir furent vains. Nous assistons au contraire à une exploitation de l’homme avec des salaires modiques et licenciements arbitraires autrement dit replonger davantage les dockers dans la misère dans laquelle vous avez bien voulu les sortir.
Monsieur, le Président de la République
La Mauritanie est loin de garantir la préservation des acquis sociaux des travailleurs, entend effectivement mettre en œuvre une directive ¬favorable au lobby maritime, notamment les consignataires, redéfinissant l’organisation du travail dans les ports, selon les principes de la flexibilité et la compétitivité. Une libéralisation des services portuaires et une dérèglementation qui permettraient aux armateurs de faire appel au personnel de leur choix pour les tâches habituellement réservées aux seuls dockers professionnels. Autrement dit, au nom de la compétitivité, on n’hésitera pas à remettre en cause les acquis sociaux.
Cette main d’œuvre précaire, sous payée, sans organisation syndicale donc taillable et corvéable à merci ne bénéficierait ni du même statut et ni du même salaire. Ainsi sous prétexte de renforcer l’attractivité des ports et de créer des emplois, cette directive n’hésitera pas dans les faits à piétiner les droits acquis de longue lutte par les travailleurs. De plus, le recours à une main-d’œuvre occasionnelle se traduira inévitablement par le déclin des normes de sécurité.
Monsieur, le Président de la République
Nous voici une fois encore à vos pieds pour implorer votre indulgence sur ce dossier qui n’a fait que trop durer. Votre prompte réaction sauverait beaucoup d’âmes en détresse. Dans l’attente que vous attacherez du prix à notre préoccupation, veuillez agréer Monsieur le Président de la République, l’expression de nos sentiments de déférence.
Pour Le Collectif des Dockers Atlantic Pelagic |