Le recensement de la population lancé le 28 Novembre 2010 en Mauritanie par le Gouvernement en vue, affirme-t-il, de doter le pays d’un fichier d’état-civil plus fiable dans le prolongement de celui de 1998, s’est révélé dans ses conditions et modalités d’application humiliant et discriminant contre une partie des mauritaniens particulièrement négro-africains, suscitant alors dénonciation et contestation.
C’est dans ce contexte particulièrement chargé, qu’une Commission de recensement qui en constitue la modalité opérationnelle, logée dans l’enceinte de l’Ambassade de Mauritanie à Paris, a commencé ses opérations d’ ‘’enrôlement’’ dans des conditions humainement inacceptables, juridiquement contestables et politiquement condamnables.
Opérant pour toute l’Europe, cette commission oblige les Mauritaniens venant des quatre coins de France et d’Europe à s’entasser dans un rang, Femmes et enfants compris, dès 4 h du matin pour la quarantaine retenue par jour travaillé, les autres devant attendre les jours et mois suivants, le tout dans des conditions humainement inacceptables, de gêne sur la voie publique et pour les voisins, faute de d’organisation et d’informations claires de la part de l’Ambassade de Mauritanie.
Elle exige, par ailleurs, de chaque candidat la présentation les pièces suivantes :
1- Une pièce d’identité nationale ;
2- Un passeport ;
3- Le recensement de l’année 1998 ;
4- Une carte de séjour - et refus des récépissés livrés par les autorités françaises- ;
- Ces exigences pour un recensement dit national cachent mal la volonté d’exclusion – l’objectif affiché est de rendre apatride tous ceux, disposant une pièce d’identité et un passeport mais ne pouvant pas fournir l’une des autres pièces pour une raison ou une autre. Sinon pourquoi ces pièces ne sont exigibles qu’en Europe ? Ces exigences auraient pour conséquence d’écarter un nombre très importants de mauritaniens vivants en Europe en particulier en France, les rendant apatrides en même temps les mettant en situation irrégulière vis-à-vis des pays d’accueils :
1 - Ceux dont les titres de séjour sont en cours de renouvellement, qui ne pourront pas retirer leurs titres, faute de pouvoir présenter un passeport en cours de validité et qu’ils ne pourront avoir faute d’avoir été recensés
2 - Ceux qui sont en cours de régularisation juridique de leurs situations, qui ne pourront avoir leurs titres de séjour que s’ils présentent un passeport en cours de validité, qu’ils ne pourront avoir faute de recensement.
3 - Ceux qui n’ont pas de titres de séjour qui cherchent à régulariser leur situation et qui ne pourront plus le faire, faute de recensement alors qu’ils sont bien mauritaniens et disposent de pièces d’identité valablement établies par les Autorités mauritaniennes. Tous ces mauritaniens seraient à terme des clandestins, perdraient leur travail et deviendraient apatrides, une situation que personne ne peut humainement, socialement et politiquement envisager.
1° le recensement a lieu à l’ambassade de Mauritanie qui est un territoire Mauritanien en vertu des conventions Internationales ;
2° l’Autorité Mauritanienne ne peut, pour établir la Nationalité Mauritanienne d’un candidat au recensement sur le territoire national, demander qu’une pièce d’identité (passeport, carte nationale d’identité ou une copie intégrale d’état civil ) établie par une Autorité Mauritanienne compétente, nonobstant la possibilité de demander une quittance de loyer d’EDF de Gaz ou de téléphone.
3° le non –respect du principe de la non -discrimination et du principe de l’égalité de traitement de tous les Mauritaniens devant le Service public. En effet, les Mauritaniens de France constatent qu’en Arabie Saoudite ou en Côte d’Ivoire, les mauritaniens peuvent se faire recenser avec une simple carte d’identité.
4° Enfin, le recensement en cours à Paris vise à priver le maximum de Mauritaniens de leurs droits civique, civil et politique en les privant de leur nationalité Mauritanienne. Ceux qui n’ont pas de titres de Séjour, qui sont Mauritaniens et disposent de pièces d’identité valablement établies par les Autorités mauritaniennes, tous ces mauritaniens seraient à terme des clandestins, perdraient leur travail et deviendraient apatrides, puisque du recensement dépend l’obtention des nouvelles pièces d’identité qui conféreront le droit à la nationalité avec toutes les conséquences de droit.
L’ultime provocation, nous venons d’apprendre que les autorités mauritaniennes auraient saisi les préfectures en France leur demandant à ne plus accepter les passeports non biométriques, mettant ainsi immédiatement de nombreux mauritaniens en situation irrégulière. Ces derniers jours plusieurs travailleurs ont vu leurs dossiers rejetés ou refus de retirer leurs cartes de séjour faute du nouveau passeport.
La Fédération UFP-Europe, met en garde les autorités mauritaniennes sur les conséquences de cette situation extrêmement grave – qui heurte des mauritaniens dans ce qu’ils ont de plus chère :leur appartenance à leur Pays, à la Patrie de leurs Aïeuls et les met et leurs familles en difficultés- que le gouvernement s’acharne à créer par ces mesures discriminatoires.
La Fédération UFP-Europe, demande à tous les patriotes, à toutes les organisations démocratiques nationales et internationales d'exiger du gouvernement, le droit des mauritaniens en Europe d'être enrôler équitablement et dans le respect et à épargner à ce pays d’autres souffrances.
Paris le 3 mai 2013
F. UFP-Europe. |