RYAD - Cinq Yéménites, condamnés pour vols et meurtre, ont été exécutés et leurs corps exposés en public mardi dans le sud-ouest de l'Arabie saoudite, a rapporté l'agence officielle Spa.
Un sixième homme, un Saoudien, reconnu coupable de meurtre, a en outre été exécuté dans la province de Assir (sud), ce qui porte à 47 le nombre d'exécutions dans le royaume depuis le début de l'année.
Les cinq Yéménites avaient commis une série de vols et assassiné un Saoudien en l'étouffant, selon l'agence saoudienne qui cite un communiqué du ministère de l'Intérieur.
Ils ont été exécutés et crucifiés dans la ville de Jizane, selon le communiqué. Le terme de crucifixion en Arabie saoudite, peine prévue pour certains crimes particulièrement odieux, signifie l'exposition en public des corps des suppliciés.
Parmi les cinq hommes exécutés dans cette région frontalière du Yémen figurent trois frères.
Un témoin, qui a vu les corps, a indiqué à l'AFP que l'exécution avait eu lieu sur une place devant le campus de l'Université de Jizane.
Une photo publiée sur les réseaux sociaux montre les cinq corps suspendus à un câble soutenu par deux grues. Les corps ont été retirés quelques heures après l'exécution.
Selon un témoin, les cinq hommes ont été décapités. L'Arabie saoudite décapite traditionnellement les condamnés à mort mais certains suppliciés avaient récemment été fusillés et les médias avaient fait état d'un manque de bourreaux.
Human Rights Watch (HRW) a déploré l'exécution des cinq Yéménites. Quelles que soient les accusations retenues contre eux, ce châtiment abominable sert comme un rappel horrible des lacunes du système pénal de la justice saoudienne, a déclaré Adam Coogle de HRW, interrogé par l'AFP.
Si l'Arabie saoudite est sérieuse au sujet des réformes, comme elle l'a affirmé, il convient de se doter d'un code pénal, assurer le droit à des procès équitables et renoncer aux châtiments inhumains, a-t-il ajouté.
Le 13 mars, les autorités avaient exécuté sept jeunes hommes condamnés à mort pour vol à main armée, ignorant les appels pressants de défenseurs des droits de l'Homme à les épargner.
L'Arabie saoudite applique une interprétation extrêmement rigoureuse de la Charia en vertu de laquelle le viol, le meurtre, l'apostasie, le vol à main armée et le trafic de drogue sont passibles de la peine capitale. D'autres châtiments corporels sont infligés, comme l'amputation de la main pour les voleurs et la flagellation pour certains délits.
En 2012, 79 personnes avaient été décapitées dans le royaume, ce qui a placé l'Arabie au quatrième rang des pays qui exécutent le plus de condamnés à mort dans le monde.
(©AFP |