Alger : Marche du 12.02.11 |
Il y eut plus de 300 arrestations musclées et sauvages. La place du 1er mai était complètement encerclée. Il est à relever un véritable déploiement de la terreur. La ville d'Alger a été particulièrement maillée avant la levée du jour. C'est un véritable déploiement de la force répressive composée de 30.000 à 40.000 policiers et de gendarmes. Des régiments de l'unité républicaine de la sécurité ont pris position à la place du 1er mai, alors que des engins (fourgons cellulaires, camions à canons arroseurs, des camions chasse neige, des camions béliers, des fourgons, des véhicules 4x4 et autres) ont pratiquement encerclé tous les axes menant à la place du 1er mai. Des brigades d'intervention ont formé des doubles (do à do) barrières infranchissables. Les policiers en civil étaient en nombre impressionnant. De plus elle a connu de fait un état de siège, tout les moyens de transports ont été suspendus pour bloquer l'acheminement des manifestants sur la place du 1er mai. Le corps de la police , était particulièrement équipé en matraques , boucliers , lances grenades lacrymogène , fusils à balles en caoutchouc, engins pour éparpiller les attroupements sans compter les armes légères dissimulées. On a même vu quelques blindés et remarqué une poignée de gens, armés d'armes blanches (lames de rasoirs par expl ) soudoyés par l'état; un hélicoptère a été mobilisé tout le temps de la manifestation pour informer les forces de répressions des mouvements potentiels de la foule. Le trajet - rue Hassiba Ben Bouali, Colonel Amirouche, la grande poste, le boulevard Zirout Youcef et le boulevard Ché Guévara - que devait emprunter les marcheurs à partir de la place du 1er mai pour rejoindre la place des martyrs était quadrillée par les forces répressifs. Même les rues adjacentes ont été interdites par des barrières métalliques, des camions, des fourgons et des policiers à tel point que ça donne un air de guerre et cela nous rappelle la bataille d'Alger. Mais cette foi ci c'est la guerre contre le peuple. Dans ces conditions, 30.000 à 40.000 policiers pour 250 manifestants selon le ministère de l'intérieur sur Alger-120 flics pour un manifestant, toute marche légitime devenait problématique et impossible ; l'administration ayant déjà tolérée des manifestations, dites spontanées, au profit des organisations du pouvoir. Devant la difficulté d'entamer une marche sur la place des martyrs, la coordination nationale pour le changement et la démocratie a harangué les manifestants tout en dénonçant le comportement sauvage de l'état contre un peuple qui s'exprimait pacifiquement. Vers 17 heures, l'interdiction bravée, les manifestants se sont dispersés dans le calme avec la ferme conviction que le processus de démocratisation de l'Algerie a été amorcée aujourd'hui et que les tenants du pouvoir doivent réaliser que le temps de la dictature, du totalitarisme et des privilèges est révolu. D'autre part, la coordination nationale pour le changement et la démocratie qui s'est réunie le 13.02.11 a décidé de poursuivre la marche le samedi 19.02.11et envisage des perspectives d'une grève générale.
Madjid via Flam.info |
Mardi, 15 Février 2011 18:41 |