Marseille : l'étudiant poignardé a succombé à ses blessures, un suspect interpellé |
SUR LE MÊME SUJET Jérémie Labrousse, originaire des Vosges, était étudiant à l'école de management Euromed mais, en cette période estivale, venait simplement rendre visite à des camarades. Parti chercher une amie à la gare Saint-Charles après une soirée, le jeune homme n'y est finalement jamais arrivé. Sur le chemin, boulevard d'Athènes, une bagarre éclate. Vers 22h30, le jeune homme est retrouvé baignant dans son sang, grièvement blessé à la gorge par arme blanche. Le vol de son téléphone portable, que les enquêteurs n'ont pas retrouvé sur le corps, pourrait constituer le ou l'un des mobiles de l'agression. Un suspect arrêté Le ministère de l'Intérieur a annoncé ce dimanche que le suspect avait été arrêté mais «manifestement et gravement déséquilibré, l'auteur présumé fera l'objet de soins psychiatriques sans consentement», a ajouté le communiqué. Depuis, ce marginal d'une quarantaine d'années a été interné. Il avait été appréhendé samedi soir grâce à la diffusion à tous les équipages de sa photographie, issue de la vidéoprotection sur la voie publique. Beaucoup d'habitants du quartier le connaissaient. Connu également des services de police pour vols et violences et souffrant de troubles psychiatriques, il a un «profil qui pourrait correspondre à un auteur potentiel des faits», a expliqué le procureur de la République en précisant que l'état «très délirant» de ce SDF n'était pas compatible avec une garde à vue. Selon une source proche de l'enquête, l'homme «ne semble pas avoir pris conscience de ses actes». Selon Le Figaro, une perquisition serait en cours dans le foyer où il logeait. Ses vêtements ne semblaient pas être tâchés de sang et le portable de Jérémie n'était pas en sa possession. L'enquête a été confiée par le parquet à la brigade criminelle de la Sûreté départementale des Bouches-du-Rhône.
La sécurité à Marseille fait débat
Dans le communiqué du ministère de l'Intérieur, Manuel Valls, qui fait part de sa «profonde tristesse», «appelle l'ensemble des responsables publics à la retenue afin d'éviter les surenchères et polémiques déplacées», et rappelle «l'importance des renforts de police affectés ces douze derniers mois à la sécurisation de l'ensemble des quartiers de Marseille». La semaine dernière, le gouvernement s'est dit opposé au classement de l'ensemble de la ville de Marseille en zone de sécurité prioritaire (ZSP), réclamé il y a un an par le maire UMP Jean-Claude Gaudin et plus récemment par la conseillère régionale (UDI) et adjointe au maire Arlette Fructus. Après le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, le ministre de la Ville, François Lamy, a déclaré qu'il serait «inutile» d'agir ainsi : «Une ZSP, c'est la concentration de moyens et une politique globale menée à un endroit, a-t-il rappelé. Si on classait tout Marseille en zone de sécurité prioritaire, en fait on ne traiterait plus rien», avait-il justifié. Un hommage dans la soirée Le député-maire (PS) du secteur, Patrick Mennucci a fait savoir qu'un rassemblement silencieux aurait lieu à 18 heures devant le snack «le Français», où a été retrouvé la victime. Originaire des Forges, une commune d'environ 1 800 habitants située en périphérie d'Épinal, Jérémie était le plus jeune d'une fratrie de trois enfants et a connu un parcours scolaire brillant, selon l'un de ses anciens instituteurs. Selon le maire des Forges, ses parents ont rapidement quitté la commune pour se rendre à son chevet à Marseille, dès qu'ils ont été prévenus de l'agression. |
Dimanche, 11 Août 2013 14:33 |