En Egypte, reprise des affrontements au cours du week-end |
Selon le ministère de la santé, 45 personnes ont péri au Caire et 5 dans d’autres villes dans le sud de la capitale – uniquement des civils –, en marge des manifestations organisées pour le 40e anniversaire de la guerre israélo-arabe de 1973. Il s’agit du bilan le plus lourd depuis la semaine de répression sanglante qui avait débuté le 14 août par la dispersion par la force de deux rassemblements de pro-Morsi dans la capitale égyptienne. Des centaines de manifestants islamistes avaient alors été tués. LES ANTI-MORSI CÉLÈBRENT AL-SISSI Les opposants au président islamiste Mohamed Morsi – premier chef de l’Etat égyptien élu démocratiquement, destitué et emprisonné par l’armée le 3 juillet –, ont commencé à se rassembler dès samedi soir sur la place Tahrir, épicentre de la révolte contre Hosni Moubarak en 2011. Ils étaient quelques milliers dimanche, scandant des slogans favorables à l’armée, qui a promis des élections pour 2014 et dirige de facto le gouvernement intérimaire qu’elle a mis en place.
Ils brandissaient de nombreux portraits, non pas du président ou du premier ministre, mais du général Abdel Fattah Al-Sissi, chef d’état-major, vice-premier ministre et ministre de la défense, considéré comme le nouvel homme fort de l’Egypte et dont les photos ornent désormais la plupart des rues, boutiques et administrations du pays. “L’armée, la police et le peuple sont ensemble, main dans la main… Nous protégerons l’Egypte, le peuple égyptien et la volonté des Egyptiens”, a-t-il promis à la foule au milieu des acclamations, lors des cérémonies d’anniversaire de la guerre de 1973. LES PRO-MORSI APPELLENT À DE NOUVELLES MANIFESTATIONS De son côté, l’Alliance contre le coup d’Etat, dirigée par les Frères musulmans dont est issu M. Morsi, a appelé à d’autres manifestations cette semaine. Elle a notamment pressé les étudiants des universités égyptiennes et des écoles à manifester mardi “contre ces massacres qui se poursuivent”, alors que les actions contre le coup militaire et contre la répression visant les Frères musulmans restent très régulières, mais peu suivies.
Alors que des blindés étaient déployés autour de la place, les policiers anti-émeute ont dispersé les partisans de Morsi à coups de grenades lacrymogène, de chevrotine et, parfois, de rafales d’armes automatiques, dès que leurs rassemblements grossissaient. Le ministère de l’intérieur les a accusé d’avoir ouvert le feu sur les forces de l’ordre et vandalisé des biens publics, contraignant les policiers à “intervenir”. Selon le ministère, 423 personnes ont été arrêtées dans la capitale. Le ministère de l’intérieur avait prévenu qu’il “ferait face avec fermeté” à toute tentative de perturber les célébrations de la victoire de l’Egypte contre Israël lors de cette guerre de 1973 – appelée guerre d’octobre dans les pays arabes et guerre du Kippour en Israël –, qui lui a permis à terme de récupérer la péninsule du Sinaï dans l’accord de paix de 1979.
Depuis le 14 août, date à laquelle l’état d’urgence a été décrété, militaires et policiers ont tué des centaines de manifestants pro-Morsi, arrêté plus de 2 000 Frères musulmans, dont la quasi-totalité de leurs leaders, interdit leurs activités et gelé les avoir de la confrérie qui avait remporté les législatives fin 2011. Depuis cette date et l’instauration de l’état d’urgence, la police a la possibilité d’ouvrir le feu sur tout manifestant qui s’en prend à des biens publics, ce qui laisse libre cours à la plus large interprétation. Lemonde.fr pointschauds |
Lundi, 07 Octobre 2013 16:15 |