En prison depuis un an, Karim Wade bientôt fixé sur son sort |
La justice sénégalaise doit décider jeudi des suites de la procédure entamée à l'encontre du fils de l'ex-président Abdoulaye Wade, Karim, incarcéré depuis un an pour enrichissement illicite présumé.
© AFP/ Manifestation pour la libération de Karim Wade en octobre 2013 à Dakar Karim Wade devrait être fixé sur son sort jeudi 17 avril. Le fils de l'ex-président Abdoulaye Wade, dont il fut aussi ministre, est en détention préventive depuis un an pour enrichissement illicite présumé. "Dans 48 heures", la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI), rendra sa décision concernant Karim Wade et "nous allons savoir si le procès aura lieu ou pas", a déclaré aux députés le ministre sénégalais de la Justice, Sidiki Kaba, mardi 15 avril. Les juges d'instruction de la CREI peuvent prendre une décision de non-lieu, ordonner le jugement de Karim Wade ou encore prolonger sa détention provisoire pour poursuivre l'enquête, a indiqué Sidiki Kaba. Le 17 avril 2013, Karim Wade avait été inculpé et écroué pour six mois à Dakar. L'ex-ministre d'État est accusé d'avoir acquis de manière illicite divers biens, dont des sociétés, des terrains et des véhicules, estimés à 694 milliards de FCFA (près de 1,06 milliard d'euros). Le 16 octobe 2013, il avait été à nouveau inculpé et maintenu en détention pour six autres mois, dans un autre volet de l'affaire concernant l'origine douteuse de 98,6 milliards de FCFA (plus de 150 millions d'euros) déposés, selon l'accusation, dans une banque à Monaco. Et un nouveau compte à Singapour, de 45 milliards de FCFA (plus de 68 millions d'euros), lui a été attribué cette semaine à quelques heures de la fin de l'instruction. Autant d’accusations que Karim Wade nie en bloc et que ses avocats qualifient d'"affabulation". Âgé de 46 ans, il a eu d'immenses pouvoirs pendant la présidence de son père (2000-2012), au point d'être surnommé "ministre du Ciel et de la terre" ou "ministre de l'Univers". Il menait grand train, se déplaçant le plus souvent en jet privé selon ses détracteurs. "Chasse aux sorcières" Créée en 1981 par l'ex-président Abdou Diouf (1981-2000, bien 1981) la CREI était en sommeil depuis des années, avant d’être réactivée par le président Macky Sall qui avait battu Abdoulaye Wade à la présidentielle de mars 2012. Plusieurs anciens responsables, dont des ministres et directeurs de sociétés, ont été interrogés, interdits de voyage hors du Sénégal ou emprisonnés dans le cadre de la traque dite des biens mal acquis déclenchée par le régime de Macky Sall. Le Parti démocratique sénégalais (PDS), formation d'Abdoulaye Wade et de son fils, a de son côté dénoncé une "chasse aux sorcières" visant ces responsables. Plusieurs manifestations ont été organisées par des militants et sympathisants du PDS pour demander la libération de Karim Wade. "Il est démontré que tout ce qu'on (lui) reproche ne repose sur rien. L'État du Sénégal lui a attribué un patrimoine qui en réalité ne lui appartient pas. L'accusation est fallacieuse", a déclaré à la presse le porte-parole de l'ex-président Wade, Serigne Mbacké Ndiaye. Karim Wade est poursuivi car "c'est un candidat potentiel" dangereux pour Macky Sall à la prochaine élection présidentielle prévue en 2017, a-t-il également estimé. Karim Wade a refusé la semaine dernière de répondre aux questions des juges de la commission d'instruction de la CREI. "Les poursuites contre moi sont politiques et fantaisistes", a-t-il affirmé dans une déclaration publique, ajoutant que le président Macky Sall, avait "probablement (...) été victime d'une grande manipulation et d'une campagne d'intoxication". Sidiki Kaba a assuré, mardi 15 avril, que Karim Wade aurait droit à "un procès juste et équitable" s'il était traduit en justice. "Tous ceux qui sont impliqués dans la traque des biens supposés mal acquis bénéficient de la présomption d'innocence, y compris Karim Wade". source: France24 |
Jeudi, 17 Avril 2014 13:11 |