Le printemps arabe est une expérience de la guerre de la quatrième génération lancée par les Etats-Unis d'Amérique destinée à réaliser les objectifs américains dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, estiment les observateurs de la scène politique arabe.

Ainsi, la Tunisie, la Libye, l'Egypte et la Syrie sont pour les Américains un laboratoire pour tester la possibilité de renverser les régimes sans qu’il y ait une intervention militaire directe de la part de l’armée américaine, en suscitant des troubles, de l'instabilité et des affrontements intérieurs dans ces pays dans le cadre de ce qu'il est convenu d'appeler 'l'anarchie créée', qui est positive pour l'Amérique et ses alliés et destructrice pour les peuples ciblés.  

N'est-ce pas le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Ganties, qui disait en avril dernier : 'nous avons pu contrôler les pays arabes en lançant l'opération  printemps arabe . Nous avons en effet destitué des régimes arabes, à savoir ceux de la Tunisie, de l'Egypte, de la Libye et de la Syrie qui nous faisaient peur'.  

En effet, la guerre de la quatrième génération telle que définie par son théoricien, le Pr américain, Mark Mayor Aying, est le fruit de ces enquêtes stratégiques. Dans ce nouveau modèle de la guerre, il ne s’agit plus pour autant de domination physique sur les forces ennemies par l'envoi de troupes pour envahir les pays visés, mais d’attaquer l’esprit des centres décisionnels auprès d’un groupe ennemi.  

Les coûts colossaux des opérations militaires d’envergure, la gravité de subir les pertes en vies humaines sont des raisons, parmi tant d’autres, qui ont amené les stratèges de plusieurs pays à imaginer la possibilité de substituer une nouvelle solution à la guerre et aux conflits armés frontaux.  

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le professeur Aying a théorisé cette nouvelle guerre lors de sa conférence organisée par l'école de la sécurité nationale d'Israël.  

Pour réaliser ce but, il faut briser la volonté politique de son adversaire en déstabilisant l'Etat avant d'imposer une nouvelle réalité qui garantit les intérêts américains.  

Si la logique de la guerre de troisième génération est d’envahir le territoire ennemi et de faire une emprise sur ses ressources, la guerre de quatrième génération, en revanche, vise le régime politique de l’Etat adverse et tente de le changer.  

Le printemps arabe est cependant marqué par des bizarreries dont la plus significative concerne le fait que l'Islam politique s'est emparé, en même temps, du pouvoir dans plusieurs pays arabes comme si la région a vécu une longue léthargie nécessitant l'irruption des Frères musulmans qui ont pris le pouvoir un peu partout.  

L'autre bizarrerie est relative au fait que les régimes des pays du Golfe ont été les principaux soutiens des mouvements de protestation dans les pays du printemps arabe en les finançant, en les armant et en leur apportant un soutien médiatique.  

Pourtant, ces régimes sont dépourvus de système démocratique avec des partis politiques et des élections. Ils sont tous des monarchies où le pouvoir est dévolu de père en fils ou de frère en frère.  

La troisième bizarrerie est relative au fait que tous ceux qui ont pris le pouvoir dans les pays du printemps arabe après les révolutions étaient sous la protection des pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, la Grande Bretagne, la France et l'Allemagne.  

En d'autres termes, ils ont été sous la protection et orientés par les renseignements occidentaux, ce qui leur a permis de prendre le pouvoir de marnière rapide, marquée par une nouvelle réalité assurant les intérêts et la sécurité d'Israël.  

Mais, les vents semblent tourner ces derniers temps en défaveur des courants islamistes qui ont créé, avec le soutien de l'occident, davantage de destruction, d'anarchie et d'instabilité sécuritaire dans les pays du printemps arabe.  

Cela est peut-être dû au fait que l'Islam politique en Tunisie et partout ailleurs, a été surpris par la chute rapide du régime de la confrérie des frères musulmans en Egypte grâce à un soulèvement populaire. Les dignitaires des Frères musulmans égyptiens ont tous été arrêtés et persécutés par les nouvelles autorités du pays avec une main de fer.  

Ainsi donc, il était clair dés le départ que le 'tremblement' égyptien allait secouer le monde arabe dans son ensemble avant l'intervention des Saoudiens et des Emiratis, contre les Frères musulmans qualifiés d''organisation terroriste', leur portant davantage préjudice.  

La position des Saoudiens et des Emiratis a coïncidé avec la révision des Américains et des Britanniques de leurs positions à l’égard de l'expérience des Frères musulmans.  

En définitive, les expériences des Frères musulmans en Tunisie, en Egypte et à Gaza ont créé des problèmes d'un nouveau type qui se sont ajoutés aux anciens problèmes du monde arabe, car ils ont abordé les questions arabes avec une nouvelle conception les isolant politiquement et mettant en évidence la fragilité de leur idéologie dans l’exercice du pouvoir.

source: http://www.afriquejet.com/