La Mauritanie est-elle préparée face à l’Epidémie d’Ebola ? |
![]() Les autorités sanitaires mauritaniennes sont mobilisées depuis quelques mois pour préserver le pays contre le virus Ebola. Un numéro vert a été mis en place pour répondre aux interrogations des populations. À l’intérieur du pays, dans les zones frontalières avec le Mali et le Sénégal, la vigilance est accrue. Cet déploiement de forces, suffit-il ? Une fois n’est pas coutume, la Mauritanie a vite réagi face à la propagation du virus Ebola dans la sous région ouest africaine. A peine un cas de maladie a-t-il été déclaré au Sénégal voisin que des contrôles sanitaires ont été imposés aux voyageurs qui tentaient d’entrer dans le pays en provenance de l’ensemble des pays qui ont connu cette maladie. Au plan national, une campagne de sensibilisation a été menée auprès des populations. Mais le moins que l’on puisse dire est que cette campagne n’a pas porté. Pour une forte majorité des populations, le problème de Ebola n’en est pas un ! Cette maladie est d’ailleurs très peu connue des citoyens qui sont persuadés que « cela n’arrive qu’aux autres ». Interrogé à propos, un haut jeune fonctionnaire, Alioune Bass pense que « cette maladie ne peut pas prendre forme dans le pays puisque son virus ne peut pas résister à la forte chaleur du désert ». Pour Ahmed Ould Samed, étudiant à l’Iserie « Ebola est une sanction que Dieu a destinée au monde des mécréants. C’est véritablement, un signe de fin de monde qui va décimer une grande partie de l’humanité ». Même son de cloche chez la jeune étudiante en sociologie Mariem Kane qui pense en substance que cette épidémie est venue rappeler aux citoyens du monde, la nécessité de se ressaisir et de mettre fin aux injustices cruelles qui sévissent sur terre. Pour Alioune Ould Chah, « Ebola est une maladie qui ne sévit que dans des populations qui consomment la viande de porc et de singes ; dès lors où nous n’en consommons pas, nous ne craignons rien ». Elles ont nombreuses les réactions que nous avons recueillies qui entrent dans le même sillage. Un tel état de fait, est grave. Il prouve tout simplement que les Mauritaniens ne sont pas formés à la protection contre cette épidémie. Il faut bien le dire : les Mauritaniens ne semblent pas avoir peur de Ebola. Très peu d’entre eux ont modifié leurs habitudes : à Nouakchott et surtout à l’intérieur du pays, les citoyens semblent ignorer les attitudes qu’il faut adopter pour se prémunir contre cette épidémie. Contrairement aux pays voisin, dans les ménages, ce n’est pas la ruée vers le savon ou les produits antiseptiques. Partout, la mode de vie est restée inchangée, alors que, paradoxe, dans les centres de santé, le personnel de service est envahi d’une peur bleue ! L’usage de gans de protection est désormais une règle scrupuleusement respectée et le moindre cas de fièvre est signalé aux médecins. Une campagne de sensibilisation encore plus poussée devra être menée à l’endroit des populations, si l’on veut éviter le pire. Pays encore sous développée, la Mauritanie n’est pas comme les Etats Unis, qui ont été incapables de circonscrire la maladie à l’unique libérien atteint du virus qui a été sur leur sol. A bon entendeur salut. JOB lauthentic |
Lundi, 27 Octobre 2014 12:28 |