Évry - Les juges d'instruction français enquêtant sur le naufrage du ferry sénégalais Le Joola, qui avait fait près de 1.900 morts dont 18 Français en septembre 2002, ont ordonné un non-lieu, a annoncé mardi à l'AFP le parquet d'Evry, près de Paris, dans un communiqué.
Les juges ont pris cette décision en raison des dispositions internationales qui les empêchent d'engager des poursuites en France pour ce drame survenu au large de la Gambie. Ils ont suivi l'avis du parquet qui avait requis un non-lieu au cours de l'été 2011.
Au terme de l'enquête sur les causes techniques et les défaillances humaines, les juges indiquent avoir identifié de multiples causes au naufrage, dont un chargement aberrant, l'effet inclinant du vent et du roulis, l'absence de fermeture des hublots, des carences dans le dispositif des secours, ainsi qu'une série de dix-neuf violations aux règles régissant la tenue du navire.
Toutefois, les magistrats ont, par ordonnance de non-lieu en date du 16 octobre 2014, conclu à l'impossibilité d'engager des poursuites pénales contre les éventuels responsables en raison des dispositions internationales applicables à ce naufrage, indique le parquet.
Le Joola avait chaviré au large de la Gambie le 26 septembre 2002, alors qu'il reliait Ziguinchor (sud du Sénégal) à Dakar. La catastrophe avait fait 1.863 morts et disparus selon le bilan officiel, plus de 2.000 selon les associations de familles de victimes, soit plus que le naufrage du Titanic (1.500 morts). Seules 65 personnes avaient survécu.
En 2003, la justice sénégalaise avait déjà classé le dossier en concluant à la seule responsabilité du commandant de bord disparu dans le naufrage. Mais en août de la même année, une information judiciaire avait été ouverte en France pour homicides involontaires par violation délibérée des règles de prudence ou de sécurité, blessures involontaires par violation délibérée des règles de prudence ou de sécurité et non-assistance à personne en péril.
AFP |