Blaise Compaoré: «J’ai quitté le pouvoir pour ne pas voir couler le sang de mes compatriotes » |
«J’ai refusé de voir couler le sang de mes compatriotes, le sang des filles et fils du Burkina Faso. J’ai quitté le pouvoir parce que l’intérêt supérieur du Burkina Faso passe au-dessus de tout, y compris de ma personne»,a déclaré samedi Blaise Compaoré, le président déchu du Burkina Faso depuis son lieu d’exil. L’ex-homme fort du pays des hommes intègres a indiqué dans une longue déclaration que le but de sa décision de quitter le pouvoir consistait uniquement d’éviter la tragédie que courait son pays. «J’ai quitté le Pouvoir bien que Président démocratiquement élu, légal et légitime, en vertu du droit constitutionnel du Burkina Faso, pour sauvegarder les acquis de notre évolution démocratique et notre progrès socio-économique»,a-t-il dit. Blaise Senghor dit avoir essayé de donner le meilleur de lui-même «à la stabilité de la sous-région ouest-africaine, à l’Afrique, à la paix internationale». Il s’est incliné devant la mémoire de tous les morts occasionnés, selon lui, par la crise qu’il qualifie de «sordide». En effet, plus d’une trentaine de personnes sont tombées dans les manifestations contre le projet de révision de la constitution qui lui aurait permis de se remettre en course pour la présidentielle de 2015. Blaise Compaoré n’a pas oublié les militants du parti au pouvoir, ses collaborateurs, tous les Burkinabè, très nombreux qui ont continué, même dans l’épreuve, à lui faire confiance et surtout ont «su faire preuve de retenue». «Je salue le courage de mes proches et partisans humiliés et dont les biens ont été pillés et incendiés»,précise-t-il, tout en saluant en outre l’humilité de tous les Burkinabè qui sont restés attachés à la paix. L’ancien militaire appelle à l’union sincère des cœurs pour que l’avenir des générations futures ne soit pas hypothéqué par cette crise. « J’implore à cet instant les filles et les fils du Burkina Faso, en vertu des valeurs d’intégrité et de pardon qui régissent nos traditions, à s’unir comme un seul homme autour de l’intérêt supérieur du pays, pour que la paix et la démocratie règnent au plus vite. Je demande aux filles et fils du Faso de s’unir, même contre moi, pour que l’essentiel soit sauf »,a-t-il écrit. Tout en acceptant d’être « l’agneau du sacrifice de l’union nationale », il dit sa gratitude aux puissances étrangères notamment les USA et la France, à l’Union Africaine et à la CEDEAO. M. Compaoré pardonne également à tous et même à ceux-là qui l’ont trahi. «J’en appelle au pardon de tous. J’accepte d’avance toutes les vexations qui vous paraîtront nécessaires. Mais de grâce restez unis»,a souligné celui qui est actuellement, en exil en Côte d’Ivoire à Yamoussoukro. OEIL D’AFRIQUE |
Dimanche, 02 Novembre 2014 14:26 |