Un professeur de Maths au Lycée de Teyarett, répondant au nom deMoustapha a été accusé par une de ses élèves. Il serait, selon elle, le père de l’enfant qu’elle porte. Mais Moustapha a catégoriquement démenti l’accusation.
Pourtant la fille soutient qu’elle entretient avec lui des relations secrètes depuis un bon bout de temps et qu’elle a l’habitude de passer chez lui chaque fois qu’elle sèche ses cours.
C’est comme cela, dira-t-elle en substance, qu’une relation intime s’est installée entre eux, aboutissant à une grossesse non désirée. Lorsque sa mère découvrit le pot-au-rose et qu’elle l’interrogea sur l’infamie, la fille n’aurait pas hésité à désigne le prof de Maths.
Malgré ses dénégations, il sera appréhendé par la police après une plainte déposée par la famille de la fille. Moustapha criait pourtant à l’innocence, soutenant qu’il est prêt à subir un test de paternité pour prouver qu’il n’est pas le père de l’enfant qu’on cherche à lui coller. Mais le Parquet de la République semblait s’aligner sur la thèse de la jeune fille, la conviction étant faite queMoustapha est coupable.
Le dossier connaîtra cependant une nouvelle tournure lorsqu’il tomba entre les mains du juge d’instruction du 6eme cabinet. Le juge semblait douter de la culpabilité du professeur. Au cours de ses investigations, il apprendra queMoustapha venait de rejoindre le Lycée de Teyarett, il y a deux mois et demi alors que la fille développe déjà une grossesse de sept mois.
Or, de ses propres aveux, ses relations amoureuses avec le prof n’ont commencé qu’avec son arrivé au Lycée. Le juge se demande : « Comment peut-il alors être le père d’un fœtus vieux de sept mois s’il ne connaît la mère qu’il y a deux mois et demi ?» Fort de cet élément, le juge accula la jeune fille, lui demandant de lui dire qui est le véritable père du bébé qu’elle porte.
Mais elle serait restée bouchée bée sans répondre. Alors le juge libéraMoustapha et imposa à la fille de payer 50.000 UM d’amende. Le dossier est par la suite renvoyé au Parquet de la République. La décision du juge ne fut pas l’unanimité car le Procureur voulait voir le professeur jeter en prison. Pour le juge, la culpabilité du prof n’est pas établie. Un bras-de-fer était ainsi né d’une différence d’appréciation entre le Parquet de la République et le juge d’instruction. Le Procureur fait appel et le dossier fut envoyé à la Cour d’Appel. En attendant, Moustapha est un homme libre.
Le juge répondant au nom d’Issa, est respecté et apprécié par le public pour son impartialité dans les affaires judiciaires, selon les témoignages de nombreuses personnes.
Abou Cissé |