L'Assemblée nationale rediscute, ce lundi, le projet de loi relatif à un accord de pêche entre l’Etat mauritanien et une société chinoise |
(ANI)L'Assemblée nationale rediscute, ce lundi, le projet de loi relatif à un accord de pêche entre l’Etat mauritanien et une société chinoise qui soulève un tollé. C’est aujourd’hui que reviendra, à l’assemblée nationale le débat sur le projet de loi relatif à un accord de pêche entre l’Etat mauritanien et une société chinoise qui avait soulevé un véritable tollé dans l’hémicycle, le week-end dernier. Des députés de la majorité et de l’opposition avaient en effet, abordé le sujet avec passion, dans ce qui s’apparente à un sursaut national pour veiller à l’intérêt supérieur de la Nation, la République Islamique de Mauritanie ne signant pas avec la République Populaire de Chine mais avec un investisseur, fut-il une société d’Etat chinoise. Une nuance que certains députés évoqueront en encourageant à traiter avec l’Etat chinois qui est un ami de la Mauritanie, plutôt que son privé, des bateaux chinois ayant pris le large après avoir pillé nos ressources halieutiques. Quoi qu’il en soit, le projet de loi d’aujourd’hui ne semble pas rassurer nombre de députés qui n’hésitent pas à le qualifier de «dangereux» pour le pays. Une crainte qu’ils justifieront par le fait que l’accord en question exempte la société chinoise de presque tous les impôts et taxes, de tout contrôle sur ses importations, ses exportations, ses prix et sa production. En un mot comme en mille, ils y voient une implantation d’«un empire chinois dans une banlieue de Nouadhibou» et une «arnaque au détriment de la souveraineté nationale et de l'avenir de la Mauritanie dans le domaine halieutique». Cela d’autant plus que les annexes évoqués à l'article 24 (et donc partie intégrante de l’accord), n’ont pas été joints au document soumis aux députés qui souhaiteront que l'Assemblée nationale désigne d'urgence une commission d'enquête pour examiner les circonstances dans lesquelles l'accord a été conclu, non sans indiquer que la rédaction de cet accord prête au doute par certaines expressions. A leurs yeux, cette éclipse des annexes est un précédent dangereux qui ramène à l'esprit le scandale des avenants de "Woodside", signés sous le règne de l'ancien président Ould Taya", dira l'un d'entre eux. Et même si l'accord prévoit la création, à Nouadhibou, d'une chaîne industrielle complète sur quelques 60.000 M2 le long de la côte, avec base de vie, ateliers de maintenance, aire de débarquement, salles de froid et de production, centre de formation et de perfectionnement, sans oublier l'embauche de 2500 mauritaniens, il n'empêchera pas des députés de déclarer que le nouveau complexe soulève beaucoup de craintes sur l'avenir de la pêche en Mauritanie, la société chinoise pouvant utiliser comme bon lui semble des flottes de pêche interdites. Un avis que ne partagent pas les défenseurs de cet accord pour lesquels la Mauritanie est un pays pauvre qui a besoin des 100 millions de dollars que ramène cet accord en plus des milliers d'emplois pour les mauritaniens qui vont avec. Comme quoi, la séance de ce lundi promet d'être chaude après son report (convenu pour aujourd'hui, lundi), sous prétexte d'attendre d'y voir plus clair avec des études plus approfondies et des explications plus détaillées de la part du gouvernement.
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Lundi, 06 Juin 2011 10:19 |